Un décret publié au Journal Officiel dimanche déclare "d'utilité publique et urgents" des travaux destinés à créer un itinéraire d'accès côté français au chantier de la future ligne ferroviaire à grande vitesse Lyon-Turin.
Les travaux d'accès à l'ouvrage interviendront entre Colombier-Saugnieu (Rhône) et Chambéry (Savoie). Des aménagements localisés dans les communes savoyardes de Montmélian et Francin, et entre Avressieux et Saint-Jean-de-Maurienne seront également réalisés, précise le décret.
Par conséquent, dans ces zones, les expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans maximum. "Le maître d'ouvrage devra, s'il y a lieu, remédier aux dommages causés aux exploitations agricoles", est-il précisé.
Par ailleurs, les documents d'urbanisme d'un certain nombre de communes du Rhône, d'Isère et de Savoie ont été mis "en compatibilité" avec ce projet d'utilité publique, détaille le décret. Les maires de ces communes devront donc procéder "aux mesures de publicité prévues".
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, "grand promoteur" de l'aéroport contesté de Notre-Dame-des-Landes, "a signé la déclaration d'utilité publique en contradiction avec ses propres déclarations du 9 juillet et du report annoncé de ce projet par la Commission Mobilité 21", dénonce la Coordination des opposants au Lyon-Turin, dans un communiqué.
Et pour elle, ce décret est "un mauvais coup porté à la démocratie et aux finances publiques, au moment où l'on sait que ce projet est inutile, que rien ne le justifie, que le déficit public est toujours plus important, comme les efforts demandés aux contribuables".
La commission Mobilité 21, dans son rapport remis au gouvernement fin juin, confirmait "l'intérêt à terme de la réalisation des accès prévus" à la liaison Lyon-Turin tout en classant "le projet d'accès à la liaison binationale en seconde priorité...".
Ce document, élaboré par plusieurs parlementaires de différentes sensibilités, redonne la priorité aux trains du quotidien par rapport au modèle du tout TGV en vigueur ces dernières années.
La ligne à grande vitesse Lyon-Turin doit permettre de raccourcir le trajet Paris-Milan à un peu plus de 4 heures, contre 7 actuellement, grâce notamment au percement d'un tunnel sous les Alpes. La construction d'une première galerie de reconnaissance en territoire italien a débuté en novembre 2012.
Cette "autoroute ferroviaire", combinant fret et trafic de voyageurs, dont le projet lancé en 1991 a été maintes fois ajourné, devrait entrer en service en 2028-2029. Mais les opposants à ce projet, particulièrement virulents côté italien, le jugent néfaste pour l'environnement et d'un coût exorbitant. des travaux d'accés au chantier