La CFTC a affirmé ne pas être "sûre" que l'augmentation du taux de CSG soit "la bonne réponse" pour financer les retraites, soupçonnant le patronat d'avoir fait "pression" sur le gouvernement pour favoriser cette piste, dans une interview publiée jeudi.
"Lors des premières concertations, cette piste (d'une hausse de la CSG) n'avait pas paru intéresser le gouvernement. Je pense que le Medef a fait pression. Nous ne sommes pas sûrs que ce soit la bonne réponse et sans doute ne l'appuierons-nous pas lundi lorsque nous verrons le gouvernement", a déclaré Pascale Coton, la numéro deux de la CFTC, dans cette interview diffusée sur le site internet du Nouvel Observateur.
"Nous avons déjà dit au gouvernement que nous souhaitons que tout le monde participe aux efforts financiers qui doivent être faits. Avec une augmentation de la CSG, les entreprises ne participent pas. Cela repose uniquement sur les salariés", a-t-elle ajouté.
Des informations de presse ont fait état d'une possible hausse de 0,2 à 0,5 point de CSG pour financer les retraites, dont le déficit s'élèverait à 20 milliards en 2020, tous régimes confondus.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault doit s'entretenir une dernière fois avec les partenaires sociaux lundi et mardi à Matignon sur la réforme qui doit être présentée en Conseil des ministres le 18 septembre.
Concernant l'éventuelle contribution des retraités, la CFTC "demande qu'on ne touche pas aux petites pensions". "Si on doit augmenter la CSG, que ce soit uniquement pour ceux qui ont déjà (le taux maximum de) 6,6% de CSG. Les taux varient en fonction de la retraite : plus elle est basse, moins la CSG est élevée (...) mais il faut enlever les 0,3% payés depuis le 1er avril pour la dépendance", souligne Mme Coton.
Quant à un éventuel allongement de la durée de cotisation, nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein, "les salariés peuvent entendre de travailler plus longtemps, c'est-à-dire jusqu'à 43 ans, mais surtout pas 44", affirme-t-elle.
Actuellement, la durée de cotisation est fixée à 41,5 ans à partir de la génération 1956.
Selon elle, "cela ne doit pas se débloquer avant 2020 (soit pour la génération 1958, ndlr), de façon à ce que les salariés qui sont en recherche d'emploi ne se retrouvent pas encore au chômage parce que les futurs retraités sont toujours en place".