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A Toulouse, les saltimbanques du Lido font école

Les élèves de l'école du Lido de Toulouse en répétition le 26 juin 2013 [Pascal Pavani / AFP] Les élèves de l'école du Lido de Toulouse en répétition le 26 juin 2013 [Pascal Pavani / AFP]

Récompenses au Festival mondial du cirque de demain, tournées internationales de ses artistes, apprentissage pour des centaines d'enfants: partie d'un cinéma de quartier il y a 25 ans, l'école du Lido est devenue un pilier du cirque contemporain sous son immense chapiteau à Toulouse.

Derrière un rideau, de jeunes adultes jouent des saynètes, plus loin, des adolescents s'essaient à marcher sur les mains, des enfants discutent de la mise au point de leur prochain spectacle, des jongleurs jouent à se lancer des quilles...

L'esprit "saltimbanque" qui avait présidé à la création du Centre municipal des Arts du cirque du Lido en 1988 sous la direction de Henri Guichard est toujours là.

"On a retrouvé l'âme du Lido, tel qu'avant", se félicite son successeur, Francis Rougemont, devant le chapiteau permanent de 1.400 m2 ouvert en 2008, abritant une salle de spectacles de plus de 300 places et des salles pour l'entraînement aux diverses disciplines circassiennes: fil, acrobatie, jonglerie...

Les débuts dans l'ancien cinéma du centre-ville furent hésitants: "J'avance à pas mesurés dans un territoire en friche, (...) comme il n'existe alors ni théorie ni méthode pédagogique pour la mise en oeuvre d'une école de cirque, nous en jetons les bases tout en nous formant sur le tas", raconte Henri Guichard dans un livre de souvenirs, "Essais de cirque".

Aujourd'hui, le Lido accueille 400 élèves, voit passer quelque 9.000 usagers/visiteurs chaque année et se voit contraint de refuser des centaines de professionnels voulant parfaire leur formation, se rassure Francis Rougemont.

L'école, qui dépend de la mairie de Toulouse, a conservé la philosophie de ses créateurs, des militants issus de l'éducation populaire et de l'animation socioculturelle: ouverte à tous, gratuite, tournée vers "l'éducatif, l'apprentissage du partage, de la vie collective", note-t-il.

Chapiteaux du monde

Les élèves de l'école du Lido de Toulouse en répétition le 26 juin 2013 [Pascal Pavani / AFP]
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Les élèves de l'école du Lido de Toulouse en répétition le 26 juin 2013
 

Les amateurs restent le "socle historique et réel de l'école", avec 300 à 350 jeunes de 7 ans à 21 ans. Par petits groupes, ils travaillent les arts circassiens et présentent des petits spectacles.

Pour Juliette Marcaillou, 13 ans, le cirque "permet de mieux connaître son corps, rend plus mature en développant l'autonomie: chacun s'assume dans sa discipline et doit trouver sa place dans le groupe", la troupe.

Le cirque, assure une monitrice, Jocelyne Taimiot, "développe un équilibre, aussi bien physique que psychologique, les valeurs de solidarité, de soutien aux autres". "Cela apprend à gérer l'échec", souligne-t-elle en pointant les artistes qui retentent cent fois le même mouvement.

A côté des amateurs, s'est installée depuis quelques années au Lido une école de professionnels dont les succès sous les chapiteaux du monde entier ne se démentent pas.

Lors du dernier Festival mondial du cirque de demain à Paris, 5 numéros sur les 24 présentés l'étaient par des artistes préparés par le Lido, certains en coopération avec un autre centre circassien de Toulouse, la Grainerie. Ils ont gagné 5 prix (jonglage, équilibre sur verre...).

Une quinzaine d'élèves, sélectionnés sur les plus de 400 qui postulent chaque année, suivent pendant trois ans une formation leur permettant d'entrer de plain-pied dans le milieu professionnel.

Âgés d'une vingtaine d'années, déjà forts d'une bonne pratique, ils s'ouvrent à d'autres modes d'expression comme le théâtre, le chant, les instruments de musique, pour "redécouvrir ce qu'ils ont à dire" à travers leur art, et dépasser le seul aspect technique, commente Francis Rougemont.

La promotion actuelle accueille des artistes de France, d'Espagne, d'Israël, d'Islande, de Suède...

Les élèves de l'école du Lido de Toulouse en répétition le 26 juin 2013 [Pascal Pavani / AFP]
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Les élèves de l'école du Lido de Toulouse en répétition le 26 juin 2013
 

Marina Collares (main à main, Brésil) est venue pour développer le côté artistique de son art car elle a trouvé que "dans les spectacles d'artistes sortis du Lido il y a une force intérieure".

Désormais, les artistes et troupes issus du Lido parcourent le monde sous des noms aussi connus que Morgan Cosquer (jonglage), Yann Frisch (magie), Les Acrostiches ou Le Boustrophédon, et engrangent les récompenses.

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