Selon un rapport, auquel le Parisien a eu accès, les logiciels d'aide à la prescription médicale utilisés dans les hôpitaux, seraient à l'origine d'erreurs médicales dont au moins une aurait conduit à une issue fatale.
Panique dans les hôpitaux. Les logiciels d'aide à la prescription médicale connaîtraient de nombreux bugs informatiques, qui pourraient être à l'origine d'erreurs médicales dont certaines à l'issue dramatique, rapporte Le Parisien ce mercredi 10 juillet.
Le journal s'appuie sur le rapport de la commission régionale de conciliation et d'indemnisation du 4 mars 2013. Ce document, établit qu'une patiente, Lydia Cohen, est décédée des suites d'une allergie médicamenteuse, due à un dysfonctionnement du logiciel médical.
Pire encore, le rapport souligne, selon le Parisien, que "ces systèmes mis en place dans de nombreux établissements n'assurent pas une sécurité fine, en particulier dans le domaine des allergies".
L'agence nationale de sécurité du médicament confirme au quotidien avoir reçu depuis 2012 "plusieurs dizaines de signalements de dysfonctionnements".
A quoi servent ces logiciels ?
Pourtant à l'origine, la mise en place des logiciels d'aide à la prescription médicale (LAP) partaient d'une bonne intention. Ils devaient permettre au personnel soignant de ne plus avoir recours à l'ordonnance papier et donc éviter les problèmes d'écriture illisible.
La Haute Autorité de Santé explique que la mise en place des LAP répondait ainsi à trois objectifs précis : "contribuer à l'amélioration de la sécurité de la prescription médicamenteuse, faciliter le travail du prescripteur et diminuer le coût de traitement à qualité égale".
Concrètement, le médecin qui suit un patient, rentre sa prescription médicale dans le logiciel. Ainsi, les infirmières (et autre personnel soignant) qui administrent le traitement ont accès à cette prescription sur un ordinateur. Et elles-mêmes notent dans ce logiciel tous les soins et les médicaments qu'elles administrent.
Une certification obligatoire d'ici… janvier 2015
Alain-Michel Ceretti, fondateur de l'association de défense des droits des malades, Le Lien, interrogé par Le Parisien, estime que "des milliers de personnes sont potentiellement en danger". Selon lui, l'origine de ces dysfonctionnements réside dans la qualité des outils informatiques. "Des sociétés de qualité diverse ont concouru des appels d'offres. Parfois c'était du bricolage".
En effet, tous les logiciels utilisés dans les hôpitaux ne sont pas encore certifiés par les autorités de santé. La loi du 29 décembre 2011 "relative au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé" dispose que les éditeurs de logiciel ont l'obligation d'obtenir des certifications au plus tard … le 1er janvier 2015. De quoi laisser de la marge aux logiciels défaillants…
La ministre de la Santé réagit
La ministre de la Santé, Marisol Touraine a réagi sur Europe 1 aux informations du Parisien, affirmant que "si des logiciels dysfonctionnent, ils seront évidemment retirés". "Il n'est pas acceptable que la vie des patients ou l'avenir des patients soient mis en danger pour cette raison", a-t-elle également ajouté.
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