Poursuivi pour exhibition sexuelle, un homme de 51 ans a défendu ce lundi devant le tribunal de Périgueux son droit à la randonné naturiste « en harmonie avec la nature ». Une femme qui l’avait aperçu l’avait dénoncé. L’avocat du randonneur a accusé cette dernière d’avoir voulu « voir la bête ».
En février 2013, cet homme de 51 ans, originaire de Charente-Maritime, se promenait dans les bois de la Roche-Chalais, en Dordogne. Petite particularité : il faisait cette randonné nu. « J'avais cette pratique de randonnée naturiste, une pratique en harmonie avec la nature. Je recherchais des lieux très isolés, sur des chemins où je pouvais me cacher facilement », a-t-il par la suite expliqué.
Mais ce jour-là, une femme qui se promenait elle aussi, avec son petit-fils, l’a pris en flagrant délit d’exhibition. Après avoir vérifié que cette silhouette aperçue était bien celle d’un homme nu, la femme a noté sa plaque d’immatriculation et l’a transmise à la gendarmerie.
L’homme a donc été renvoyé lundi devant le tribunal correctionnel de Périgueux pour exhibition sexuelle. Il risque jusqu’à un an de prison et 15.000 euros d’amende. « Je n'avais pas l'intention de montrer mes parties intimes », a assuré l’homme aux juges. Il a même expliqué s’être caché dans des fourrés lorsqu’il a entendu des bruits, prouvant qu’il ne s’agissait donc pas d’exhibitionnisme.
Elle aurait fait demi-tour pour « voir la bête »
L'avocat du prévenu a plaidé que la loi ne servait pas à « protéger de la vue de l'indiscret », en l'occurrence la femme qui se promenait dans les bois, qu’il accuse d’avoir fait demi-tour pour « voir la bête ». Il a également demandé au tribunal de saisir la Cour de cassation d'une question préalable de constitutionnalité (QPC) pour une meilleure définition du délit d’exhibition sexuelle.
Le randonneur a quant à lui espéré qu'en cas de condamnation son nom ne figure pas au fichier des délinquants sexuels, ce qui mettrait en danger son emploi, puisqu’il est enseignant spécialisé dans l’agro-alimentaire.
Le procureur a requis la relaxe, expliquant qu'il n'y avait pas de « volonté d'imposer à quiconque sa nudité » et qu'il a « cherché à se retirer de la vue d'autrui ». Un jugement doit être rendu le 11 septembre, notamment sur la QPC.
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