La cour d'appel de Paris examine jeudi la demande de nullité présentée par l'ex-PDG de France Télécom, Didier Lombard, de sa mise en examen pour harcèlement moral dans l'enquête sur la vague de suicides dans le groupe, a-t-on appris de sources concordantes.
M. Lombard conteste sa mise en examen pour des motifs procéduraux, estimant irréguliers des compléments d'information sollicités par mail auprès de témoins ou des entretiens préparatoires à l'audition d'un plaignant, selon une source proche du dossier.
Le parquet général a requis le rejet de cette demande de nullité déposée par l'ancien patron de France Télécom, a-t-on précisé. Cette requête sera examinée jeudi après-midi à huis clos par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris.
"Cette demande de nullité est infondée et indécente par sa légèreté au regard de la gravité des faits objets de l'enquête", a estimé Me Frédéric Benoist, avocat du syndicat CFE-CGC de l'opérateur, partie civile dans l'enquête.
Didier Lombard a été mis en examen le 4 juillet pour harcèlement moral dans l'enquête sur la vague de suicides dans le groupe en 2008 et 2009.
Deux autres dirigeants de l'opérateur et le groupe lui-même sont mis en examen dans cette affaire.
Arrivé à la tête du groupe en 2005, Didier Lombard avait dû quitter la direction opérationnelle en mars 2010, fragilisé par une trentaine de suicides de salariés entre janvier 2008 et fin 2009.
Un rapport de l'Inspection du travail mettant en cause la gestion du personnel et une plainte de Sud avaient conduit à une information judiciaire en avril 2010.
Didier Lombard a été remplacé par Stéphane Richard en mars 2010. Plusieurs syndicats ont apporté récemment leur soutien à M. Richard, mis en examen dans l'affaire Tapie, pour avoir apaisé le climat social.
L'avocat de M. Lombard n'a pas souhaité faire de commentaire.