Le tribunal de commerce de Paris a prononcé lundi la liquidation judiciaire de l'enseigne culturelle Virgin, qui emploie 960 salariés en France.
Le tribunal avait rejeté le 10 juin deux offres de reprise pour cette chaîne de magasins placée en redressement judiciaire depuis le mois de janvier. Mercredi, la direction avait fermé définitivement ses 26 magasins pour des raisons de sécurité, après l'occupation de huit établissements par des salariés.
La présidente de Virgin, Christine Mondollot, avait qualifié jeudi d'"échec" la fermeture du distributeur de biens culturels, pointant du doigt les bailleurs qui ont interdit aux repreneurs "les changements de contrats, de type baisse des loyers".
"Il y a des gens qui ont fait en sorte que les (distributeurs de) produits culturels -dont Virgin- aient du mal à rester dans des surfaces, qu'on préfère louer à des sociétés qui ont une bien meilleure marge", a-t-elle regretté.
Dans le magasin des Champs-Elysées, quelques heures avant l'annonce de la liquidation par le tribunal, des salariés étaient réunis au milieu des rayons quasi vides, dans l'espoir d'obtenir de meilleures conditions de départ.
Un comité d'entreprise est programmé le 24 juin pour évoquer les modalités du plan social pour les 960 salariés de l'enseigne et la quarantaine de salariés des filiales. Pour l'heure, ce plan est doté d'un budget de 8 millions d'euros, alors que les salariés réclament 15 millions.
Mme Mondollot a affirmé qu'elle s'occupait "de faire en sorte qu'il y ait le meilleur plan social, avec des formations", l'enseigne disposant de "8.000 euros par personne".
Les syndicats ont également rendez-vous mercredi au ministère de la Culture. Ils comptent notamment demander la mise en place d'une "cellule de reclassement pérenne pour le secteur culturel", a expliqué Philippe Gelinaud (CGT), évoquant Virgin mais aussi les librairies Chapitre ou encore la Fnac, au sujet de laquelle des informations de presse -démenties par la direction- faisaient état lundi d'un futur plan social à la Fnac.