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Furosémide: enquête sur le décès d'un Varois, perquisition de l'usine Teva

L'entrée du laboratoire Teva le 10 juin 2013 à Sens [Fred Dufour / AFP/Archives] L'entrée du laboratoire Teva le 10 juin 2013 à Sens [Fred Dufour / AFP/Archives]

Une enquête préliminaire pour recherche des causes de la mort a été ouverte à Toulon après un nouveau décès d'une personne âgée qui prenait du diurétique Furosémide du laboratoire Teva, dont l'usine de Sens (Yonne) a été perquisitionnée jeudi.

Selon le procureur de la République à Toulon, Xavier Tarabeux, l'autopsie pratiquée "ne permet pas d'attribuer ce décès à la prise du médicament incriminé, mais nous sommes dans l'attente des résultats toxicologiques".

Ce retraité de 78 ans domicilié à Hyères (Var) avait rapporté lui-même les lots incriminés à son pharmacien. Il est décédé des suites d'un oedème pulmonaire, selon la même source.

Le parquet de Toulouse a de son côté ordonné une autopsie et des analyses après la mort d'un homme, pas âgé mais "très malade", chez qui on a retrouvé une boîte de Furosémide, a indiqué jeudi le procureur Michel Valet, refusant en l'état d'établir un lien entre le décès et la présence de ce médicament, dont certaines boîtes vendues en France ont révélé la présence de somnifères à la place des diurétiques.

Le parquet de Paris a ouvert mercredi une enquête préliminaire sur le mauvais conditionnement de boîtes du Furosémide, pour tromperie aggravée, homicides et blessures involontaires, mise en danger de la vie d'autrui et administration de substance nuisible.

Le procureur de la République à Toulon, Xavier Tarabeux, parle aux médias le 19 juin 2012 à Toulon [Boris Horvat / AFP/Archives]
Le procureur de la République à Toulon, Xavier Tarabeux, parle aux médias le 19 juin 2012 à Toulon
 

L'enquête a été confiée à l'Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique), qui jeudi a mené une perquisition dans l'usine avec les gendarmes de la section de recherche de Dijon et de la brigade de recherche de Sens.

Une porte-parole de Teva a confirmé à l'AFP la perquisition, sans pouvoir préciser si elle était toujours en cours en fin de journée. "Teva collaborera avec les officiers de police judiciaire", a-t-elle assuré.

Deux jours d'inspection de l'Agence du médicament (ANSM) lundi et mardi sur ce site de Sens (Yonne) d'où sont sorties les boîtes dont certaines contenaient des cachets de somnifère Zopiclone au lieu du diurétique, n'ont pas permis de déceler de défaut de pratique ou d'organisation.

 

"Une seule boîte"

Le laboratoire Teva France, filiale d'un groupe pharmaceutique israélien leader mondial des génériques, a précisé mercredi qu'il ne comptait pas porter plainte contre X.

L'alerte avait été donnée vendredi 7 juin par un pharmacien breton, surpris de constater des effets de somnolences inhabituels chez l'une de ses patientes prenant du Furosémide 40 mg Teva.

Dans les boîtes que cette patiente avait rapportées, figuraient deux somnifères, ce qui avait conduit l'ANSM à rappeler aussitôt deux lots du médicament, un rappel étendu lundi à l'ensemble des lots pour éviter toute méprise de la part de patients et à titre de précaution.

Or, selon la ministre de la Santé Marisol Touraine, "pour le moment, aucune des boîtes qui est revenue n'a fait apparaître de mauvais conditionnement". "A ce stade, il n'y a qu'une seule boîte, la boîte identifiée à l'origine, qui porte la preuve d'un échange de médicaments", a-t-elle précisé mercredi devant l'Assemblée nationale.

L'usine Teva de Sens (Yonne), photographiée le 10 juin 2013 [Fred Dufour / AFP]
L'usine Teva de Sens (Yonne), photographiée le 10 juin 2013
 

Le Furosémide est indiqué pour traiter l'hypertension artérielle, les oedèmes d'origine cardiaque, rénale ou hépatique, et l'arrêt brutal du traitement peut présenter des risques.

Après l'annonce dimanche d'un premier décès, un nonagénaire marseillais chez qui des boîtes faisant partie des premiers lots rappelés avaient été retrouvées, l'ANSM avait fait état lundi de deux nouveaux signalements de pharmacovigilance avec "un décès et un cas grave". Le parquet de Privas (Ardèche) a par ailleurs ouvert une enquête après le décès d'un octogénaire qui aurait pris du Furosémide.

Jeudi soir, les résultats des analyses toxicologiques réalisées après le décès constaté à Marseille n'étaient pas encore connus, a-t-on appris de source proche de l'enquête.

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