L'Elysée a annoncé lundi la création d'une inspection des services de renseignement qui était réclamée par les parlementaires, à l'issue d'une réunion du Conseil national du renseignement présidée par François Hollande.
"La création d'une inspection des services de renseignement permettra au gouvernement de consolider le contrôle et l'évaluation sur la politique du renseignement et les services qui en ont la charge", a assuré la présidence dans un communiqué, sans plus de précisions.
Cette mesure avait été proposée à la mi-mai par une mission parlementaire alors que le fonctionnement des services de renseignement avait soulevé de nombreuses interrogations, notamment dans l'affaire Merah.
Fin mai, après la violente agression d'un militaire à la Défense, le président Hollande avait lui-même souhaité "une meilleure coopération" et un meilleur échange d'informations entre les services, jugeant qu'il avait pu être "défaillant" dans le passé.
Par ailleurs, ajoute l'Elysée, "le contrôle parlementaire des services de renseignement sera renforcé à travers l'élargissement des prérogatives de la délégation parlementaire au renseignement", sans davantage de précisions également sur la nature de ces nouvelles compétences.
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"Une stratégie nationale du renseignement, dont une partie sera rendue publique, sera préparée par le coordonnateur national du renseignement", poursuit la présidence, qui souligne que "la modernisation des ressources humaines des services de renseignement, l'adaptation de leurs effectifs à leurs missions et leurs capacités techniques, revêtiront un caractère prioritaire".
Menace terroriste
Selon l'Elysée, le Conseil national du renseignement réuni lundi était le premier depuis la création de cette instance fin décembre 2009.
Celle-ci a pour mission de définir les orientations stratégiques et les priorités en la matière, mais aussi de planifier les moyens humains et techniques des "services". Elle se réunit sous la présidence du président de la République, en présence du Premier ministre, des ministres concernés, des directeurs de ces services et du coordonnateur national du renseignement.
Toujours selon l'Elysée, le conseil réuni lundi "avait notamment pour objectif d'examiner les mesures proposées dans le cadre des travaux d'élaboration du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale" dont François Hollande a "confirmé les orientations annoncées le 17 avril aux membres de la délégation parlementaire au renseignement, lors de la remise de leur rapport pour l'année 2012".
"Face à la montée de la menace terroriste, le président de la République a salué l'action des services de renseignement et remercié le coordonnateur national du renseignement, (le préfet Ange Mancini, ndlr) pour le travail mené depuis deux ans", conclut l'Elysée.
La communauté française du renseignement compte près de 11.000 personnes. Les principaux services sont la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), la Direction du renseignement militaire (DRM) et la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD).