Le groupe publicitaire français Publicis va soumettre mercredi au vote de ses actionnaires, réunis en assemblée générale, le mode de rémunération de ses dirigeants mandataires sociaux, ce qui constitue une première en France parmi les grandes sociétés cotées.
L'avis de convocation prévoit que les actionnaires devront voter un rapport spécial du conseil de surveillance sur le "say on pay", un mécanisme déjà appliqué parmi des sociétés anglo-saxonnes et qui consiste à se prononcer ("say") sur la rémunération ("pay") des dirigeants de leur entreprise.
Cette initiative doit permettre à Publicis "de se rapprocher des pratiques en vigueur dans plusieurs pays, anglo-saxons notamment, auxquelles se conforment d'ailleurs (ses) principaux concurrents", comme les américains Omnicom et Interpublic et la britannique WPP, lit-on dans le rapport spécial.
Fin novembre, Publicis avait déjà annoncé que ses actionnaires seraient appelés à se prononcer à titre consultatif sur la rémunération des principaux dirigeants de l'entreprise, en l'occurrence la présidente du conseil de surveillance Elisabeth Badinter et du président du directoire Maurice Levy.
L'annonce l'an dernier du versement à M. Lévy d'une rémunération différée depuis 2003 de 16 millions d'euros, en sus de sa rémunération régulière, avait déclenché une polémique l'an dernier en pleine campagne présidentielle.
Vendredi, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a annoncé que le gouvernement avait renoncé à légiférer sur l'encadrement du salaire des patrons du privé, privilégiant désormais une auto-discipline renforcée des entreprises.
Cette décision a vivement critiquée par la gauche antilibérale, qui a dénoncé un nouveau "renoncement" du gouvernement socialiste.