Même la promulgation de la loi ne les arrête pas. Les opposants au mariage pour tous, mobilisés depuis plus de six mois, défileront à nouveau dimanche à Paris.
Dix jours après la validation du texte par le Conseil constitutionnel, la date retenue est symbolique, puisqu’il s’agit de la fête des Mères.
Comme en janvier, trois cortèges sont annoncés, dont un qui partira de la Porte Dauphine avec les élus FN et UMP. Point de ralliement pour tous, l’esplanade des Invalides où un podium et plusieurs écrans géants seront installés durant le week-end.
Barjot veut des gages de sécurité
«La loi doit être retirée, elle ne peut pas rester en l’état car elle change la filiation humaine», répète Frigide Barjot, qui n’est pourtant pas sûre de prendre part au défilé. La porte-parole de la Manif pour tous a demandé des gages au ministère de l’Intérieur pour assurer sa sécurité et celle des manifestants.
Elle dira aujourd’hui vendredi si elle a les garanties pour empêcher «les groupuscules d’extrême droite» de perturber la marche. Ces derniers devraient, de leur côté, se joindre à l’institut Civitas qui organise sa propre manifestation près de l’Opéra.
Que l’égérie du mouvement soit présente ou non, des centaines de milliers de personnes sont attendues. «Nous partons sur un dispositif semblable à celui du 24 mars, quand nous avions mis plus d’un million de personnes dans la rue», annonce Albéric Dumont, responsable de l’organisation. Si les organisateurs reconnaissent avoir affréter moins de bus (entre 500 et 600) et de trains (onze) qu’il y a deux mois, ils misent sur le covoiturage pour acheminer les manifestants.
Des suites politiques ?
Comme lors des précédents rassemblements, des militants UMP viendront grossir les rangs. Même si le parti est divisé (François Fillon et Luc Chatel n’y seront pas), Jean-François Copé a quant à lui appelé ses adhérents à défiler contre la politique familiale de François Hollande : «il est important qu’on comprenne qu’en manifestant, on vient dire une différence sur les valeurs», précise le président de l’UMP.
S’il a fait savoir qu’il s’agirait de «sa dernière manifestation contre la loi», le collectif de la Manif pour tous ne veut pas s’arrêter là. «Dimanche, nous montrerons que notre mouvement est durable», prévient Frigide Barjot, bien qu’aucune autre date ne soit annoncée.
Il n’est pas à exclure que des rassemblements locaux soient organisés lors de la célébration des mariages homosexuels, dont le premier aura lieu mercredi à Montpellier. Les anti-mariage gay entendent aussi peser dans le jeu politique.
Sur son site internet, la Manif pour tous a publié la position des candidats à la primaire UMP à Paris, invitant à bouder Nathalie Kosciusko-Morizet qui s’est abstenue à l’Assemblée. Par ailleurs, Frigide Barjot a même laissé entendre qu’elle pourrait se présenter à Paris.