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L'avenir du groupe Doux semble s'éclaircir

L'usine Doux de Pleucadeuc [Fred Tanneau / AFP/Archives] L'usine Doux de Pleucadeuc [Fred Tanneau / AFP/Archives]

L'avenir du groupe Doux, en redressement judiciaire depuis près d'un an, a semblé s'éclaircir mardi avec l'annonce de l'entrée au capital du volailler de l'homme d'affaires Didier Calmels, face à laquelle les syndicats restent cependant prudents, faute de connaître sa stratégie et la durée de son investissement.

Lors d'une audience devant le tribunal de commerce de Quimper, le groupe a annoncé la signature d'un accord de principe avec Didier Calmels en vue de l'entrée au capital de sa holding, Développement et Partenariat (D&P).

Le tribunal doit rendre sa décision jeudi sur une éventuelle prolongation de six mois de la période d'observation du volailler, en redressement judiciaire depuis le 1er juin 2012, ainsi que demandé par ses administrateurs judiciaires et également requis par le parquet.

L'homme d'affaires rachèterait les créances de la Barclays Bank, premier créancier de Doux avec 150 millions d'euros (142 millions plus les intérêts échus), a indiqué à l'AFP Régis Valliot, administrateur judiciaire de Doux, confirmant une information du Figaro.

Cette créance serait ensuite convertie en actions, ce qui conférerait à D&P les deux tiers du capital du volailler. La famille Doux, qui détient actuellement 80% du capital, et BNP Paribas, qui en détient 20%, conserveraient un tiers du capital.

"C'est une grande chance pour le groupe d'avoir un investisseur à ses côtés qui vienne l'épauler", s'est félicité au terme de l'audience Arnaud Marion, manager de transition au sein du groupe Doux, faisant valoir que Didier Calmels avait "redressé et investi dans une cinquantaine de sociétés".

Des représentants de D&P étaient présents mardi à Quimper, mais n'ont pas assisté à l'audience, selon le groupe Doux.

"En tant qu'investisseur, son arrivée va permettre la résolution d'un double problème. D'une part, le problème de la dette Barclays et, d'autres part, également le sujet des dettes brésiliennes", a assuré M. Marion.

D&P envisagerait de céder "pour un réal symbolique" la filiale de Doux au Brésil, Frangosul, au géant brésilien de la viande JBS, qui en est actuellement le locataire-gérant, selon M. Valliot. En échange, JBS renoncerait aux créances sur la France, ce qui permettrait d'éliminer 60 millions de dettes supplémentaires du passif de Doux, actuellement de quelque 340 millions d'euros.

Il ne resterait ainsi plus que 130 millions d'euros de dettes --entre fournisseurs et créanciers publics-- que le groupe pourrait rembourser sur dix ans dans le cadre d'un plan de redressement. Sans compter que le volailler envisage de proposer aux créanciers de rembourser immédiatement 25% de leur créance en échange de l'abandon du reste.

M. Marion a laissé entendre aux journalistes qu'un accord définitif entre Doux et D&P pourrait intervenir d'ici la fin de la semaine. Il a par ailleurs indiqué qu'une rencontre entre M. Calmels et les salariés du groupe pourrait intervenir lors d'un comité central d'entreprise "d'ici la mi-juin", une fois l'accord définitif signé.

"On va rester prudents tant qu'on ne connaît pas l'investisseur, tant qu'on ne l'a pas vu, tant qu'il ne s'est pas présenté, tant qu'on ne sait pas sa stratégie, ce qu'il va faire, combien de temps il va rester", a déclaré au terme de l'audience Patricia Le Bars, déléguée centrale CFDT de Doux.

"Il y a beaucoup d'inconnues, notamment sur la position de cet investisseur. Il y a des interrogations sur sa stratégie, la durée de sa présence", a abondé Nadine Hourmant, déléguée centrale FO de Doux, disant souhaiter que M. Calmels s'engage sur le long terme auprès du groupe.

"On va attendre que l'accord de principe soit signé", a indiqué, également prudent, Raymond Gouiffès, délégué central CGT.

Le volailler, dont l'objectif est de sortir de la procédure de redressement judiciaire à l'automne, s'est recentré sur l'export et la transformation (Père Dodu) après s'être allégé de son pôle frais, liquidé au prix de la suppression d'un millier d'emplois. Désormais, l'ancien géant de la volaille ne compte plus que 2.200 salariés, dont environ 1.700 en CDI.

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