L'homme d'affaires Didier Calmels va prendre les deux-tiers du capital du volailler Doux, permettant à l'entreprise de fortement réduire son endettement alors qu'elle se trouve en redressement judiciaire depuis près d'un an, a-t-on appris mardi auprès de l'administrateur judiciaire du volailler, confirmant une information du Figaro.
Ce spécialiste du retournement d'entreprise, agissant à travers sa holding Développement et Partenariat (D&P), va racheter les créances de la Barclays Bank, premier créancier du groupe avec quelque 150 millions d'euros (intérêts échus compris), a assuré Régis Valliot, administrateur judiciaire de Doux.
Cette créance serait ensuite convertie en actions, ce qui confèrerait à D&P les deux-tiers du groupe. D&P va prendre "les deux tiers du capital de Doux en laissant une minorité de capital" aux actuels actionnaires, a-t-il précisé.
La famille Doux et BNP Paribas conserveraient ainsi un tiers du capital.
D&P a par ailleurs négocié un accord de principe avec le géant brésilien de la viande JBS, locataire-gérant de la filiale de Doux au Brésil Frangosul, pour que cette dernière lui soit cédée "pour un réal symbolique" à condition qu'une fois propriétaire il "renonce aux créances sur la France", a indiqué Régis Valliot.
Cela permettrait d'éliminer 60 millions d'euros supplémentaires du passif de Doux, qui se monte à quelque 340 millions d'euros.
"Il ne va rester plus que 130 millions maximum", s'est félicité Régis Valliot. "C'est ça qui est formidable, on élimine toutes les grosses dettes insupportables et il ne reste plus que la dette d'exploitation normale, fournisseurs et créanciers publics, et ça c'est possible de le payer sur 10 ans dans le cadre d'un plan de redressement", a-t-il ajouté.
Concernant l'hypothèse, régulièrement évoquée, d'une entrée au capital du principal client de Doux, le Saoudien al-Munajem, M. Valliot n'a pas souhaité se prononcer, indiquant que le sujet était "délicat".
Ces initiatives vont être présentées mardi après-midi devant le tribunal de commerce de Quimper, qui devrait prolonger de six mois supplémentaires la période d'observation à laquelle est soumis le groupe. Doux espère désormais retrouver sa liberté de gestion à l'automne.
Recentré sur l'export et la viande transformée vendue sous la marque Père Dodu, allégé de son pôle frais qui a été liquidé au prix d'un millier de suppressions d'emploi, Doux espère réaliser cette année des ventes de 560 millions d'euros, avec une trésorerie modestement positive, indique mardi le quotidien Le Figaro.