Jean-Claude Mas, fondateur de l'entreprise de prothèses mammaires PIP, a indiqué avoir demandé "aux patientes de bien vouloir excuser PIP et (lui)-même", mercredi devant le tribunal correctionnel de Marseille.
"J'ai signé une lettre à l'Afssaps, oui je reconnais la fraude, eh bien voilà", a dit l'entrepreneur. "J'ai demandé aux patientes de bien vouloir excuser PIP et moi-même, le fondateur", a-t-il ajouté, sans donner de date sur l'envoi de ce courrier.
M. Mas a cependant maintenu mercredi ses affirmations sur l'innocuité de son gel de silicone "maison".
"Si le gel était dangereux, on le saurait depuis 30 ans". Pour lui, le gel PIP est "plus cohésif".
Alors pourquoi avoir voulu modifier ce gel, ajouter une "barrière" alors qu'en 2008 les signalements de ruptures augmentaient?, lui a demandé la présidente.
"Je suis peut-être perfectionniste", a-t-il répondu.
Il a expliqué qu'il rencontrait beaucoup de chirurgiens dans les congrès: "Dès 2008 je passais mon temps à leur montrer la différence entre PIP et le gel Nusil (le gel certifié, ndlr). Ca se voit, il suffit de le toucher!"
"Quand on coupe, ça montre qu'il y a peu de chances que le gel migre. Et pour le fun, on peut monter sur le gel, vous ne le casserez pas!", a-t-il ajouté, tandis que son téléphone portable sonnait à deux reprises, le prévenu ayant visiblement du mal à l'éteindre.
Quand on lui fait remarquer que la commerciale de PIP n'avait pu faire la démonstration de la résistance du gel, il répond: "ou elle est très maladroite, ou je suis un prestidigitateur".
Dans ces fameux congrès, en revanche, il ne dit pas que c'est un gel "maison": "Je ne pouvais pas aller jusqu'à dire que ce n'était pas du Nusil. Quand je faisais du commercial, j'ai aussi trompé les chirurgiens".