La ministre du Logement, Cécile Duflot, s'est fixé mardi comme objectif de "diviser par deux le nombre de victimes d'incendies" en France après les incendies de Saint-Quentin (Aisne) et d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) au cours desquels huit personnes ont péri ce week-end.
"Notre objectif est de diviser par deux le nombre des victimes d'incendies, en particuliers d'incendies domestiques", a déclaré la ministre lors d'une conférence de presse à Paris, sans se fixer d'échéance pour parvenir à cet objectif.
"C'est possible, d'autres pays européens l'ont fait. Il faut absolument parler davantage de la prévention des incendies et installer les détecteurs automatiques de fumées", a-t-elle dit.
La loi du 9 mars 2010 prévoit l'installation obligatoire d'un détecteur avertisseur autonome de fumées (DAAF) à la charge de l'occupant du logement dans un délai de cinq ans, soit d'ici le 8 mars 2015.
Trois jours avant les incendies de Saint-Quentin et d'Aubervilliers Cécile Duflot avait déjà invité les Français à installer au plus vite dans leur logement les détecteurs de fumée sans attendre l'entrée en vigueur de l'obligation légale.
Rappelant que les détecteurs étaient vendus dans le commerce pour 15 à 20 euros, le général Gilles Glin, commandant des sapeurs pompiers de Paris, a appelé mardi les Français à "ne pas attendre l'échéance de la loi" pour s'en doter et conseillé d'installer un détecteur par chambre.
"Nous sommes tous les acteurs de notre sécurité. Au-delà de ce que prévoit la loi, c'est notre propre responsabilité d'assurer nous même notre sécurité", a-t-il dit au côté de la ministre.
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"Ces incendies sont trop nombreux en France", a jugé la ministre. "Aujourd'hui il y a près de 250.000 incendies par an. De 600 à 800 personnes perdent la vie chaque année" et il y a "plus de 10.000 blessés dont 3.000 très graves", a-t-elle rappelé.
"Nous pouvons avancer sur la prévention. Je souhaite que la prévention des incendies en France soit une grande cause", a-t-elle ajouté.
Dans un communiqué la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) estime que les incendies du week-end "pointent du doigt le retard pris par la France en matière d'équipement en détecteur de fumées" et "appelle les pouvoirs publics à redoubler d'effort pour inciter la population à s'équiper sans attendre le 8 mars 2015".
"Le détecteur incendie ne réduira pas le nombre des accidents, mais comme la ceinture de sécurité pour les accidents de la route, il en diminuera les conséquences dramatiques de manière importante", souligne le colonel Eric Faure dans ce communiqué.
Tous les pays avec un taux d'équipement supérieur à 80% ont diminué le nombre des morts de moitié. En 2010, ce taux d'équipement était de 98% en Norvège et de 89% en Grande-Bretagne, contre seulement 3% en France.
Au Québec, où le détecteur de fumées est obligatoire depuis les années 80, le nombre de décès liés aux incendies domestiques a chuté de 2/3 en dix ans, selon la FNSPF.