Il y a un an jour pour jour, la France ne le savait pas encore mais elle s’apprêtait à vivre dix jours d’horreur.
Ce 11 mars 2012, Mohamed Merah abattait d’une balle dans la tête le sergent Imad Ibn Ziaten, première de ses trois attaques qui ont fait au final sept morts et un blessé.
Mais, à l’heure où le pays rend hommage aux victimes du tueur au scooter, et ce jusqu’au week-end prochain, de nombreuses zones d’ombre planent encore sur l’affaire.
Au premier rang d’entre elles, les éventuelles complicités dont a pu bénéficier le jeune homme de 23 ans pour perpétrer ses attaques meurtrières. Car l’idée qu’il ait pu agir seul est aujourd’hui écartée.
«La fameuse thèse du loup solitaire ne tient pas», estimait récemment le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Abdelkader Merah, son frère aîné, est pour l’heure la seule personne mise en examen dans l’enquête.
Il a évoqué l’implication d’un troisième homme présent le 6 mars 2012 lors du vol du scooter T-Max utilisé lors des meurtres, mais sans en dire plus. Au total, cinq individus ont été interpellés depuis un an, mais tous ont été relâchés.
Un danger mal évalué
L’autre principale interrogation porte sur le suivi de Merah par les Renseignements intérieurs avant ses meurtres.
Une enquête de la police des polices a pointé du doigt en octobre les «défaillances» de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) pour évaluer la dangerosité du tueur. Manuel Valls a même évoqué dernièrement une «faute».
La question est de savoir pourquoi Merah, pourtant fiché dès 2006, a notamment pu se rendre durant l’été 2011 dans les zones tribales pakistanaises, en revenir, et faire croire à la DCRI que son but n’était pas de se former au Jihad.
Reste aussi le mystère du financement : comment un jeune homme aux revenus très modestes a-t-il pu se payer ses multiples voyages à l’étranger ?
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