Les ventes de plats cuisinés à base de boeuf sont en forte chute en France, portant le manque à gagner à 3,5 millions d'euros sur deux semaines à la suite du scandale lié à la découverte de cheval dans ces produits, selon une enquête Nielsen publiée vendredi.
"Nos données consommateurs laissent de surcroît penser que la chute des ventes devrait se poursuivre et s'installer assez durablement", observe Sébastien Monard, analyste consommation et grande distribution chez Nielsen.
Au rayon surgelé, la baisse des ventes de plats cuisinés au boeuf a occasionné un manque à gagner de 2 millions d'euros entre les 11 et 24 février.
Les ventes sont également en baisse d'1,3 million d'euros sur les autres plats cuisinés frais et de 400.000 euros pour les raviolis en conserve.
39% des acheteurs disent se détourner durablement de ces produits devenus à leurs yeux suspects, selon l'analyste.
Une grande majorité de Français (64%) "se sentent trompés sur la réelle composition des produits alimentaires et les intentions d'achat des consommateurs reflètent ce mécontentement", poursuit-il.
Les supermarchés hard discount, et dans une moindre mesure les magasins spécialisés dans la vente de produits surgelés subissent cette crise de confiance de plein fouet alors que les consommateurs disent vouloir limiter leurs visites dans ces magasins.
Mais les boucheries bénéficient au contraire d'un regain d'attractivité pour 39% des Français qui allaient déjà se fournir chez un boucher pour certains de leurs achats.
Enfin, la restauration n'est pas épargnée par cette crise de confiance. Un consommateur sur sept (14%) déclare qu'il baissera sa consommation de plats à base de boeuf dans les restaurants, et le résultat passe à 27% pour les fast-foods et même 32% pour les cafétérias.
Selon Nielsen, une majorité de Français (68%) préfèrent acheter leur viande fraîche dans les hypermarchés et supermarchés, qui offrent un très bon rapport qualité prix alors que les boucheries, plus coûteuses, séduisent 14% des Français, pour la qualité de la viande proposée.
Ces données s'appuient sur le panel Nielsen ScanTrack qui traite et analyse les sorties de caisses de la quasi-totalité des grandes surfaces et sur les réponses d'un échantillon de 606 foyers français interrogés entre le vendredi 1er mars et le mardi 5 mars 2013.