L'agent consulaire français en poste en Inde et accusé par son épouse du viol de leur fillette va porter plainte en France pour "dénonciation calomnieuse", dans une affaire très médiatisée en Inde, ont annoncé mardi ses avocats à l'AFP.
Numéro trois du consulat français de Bangalore, dans le sud de l'Inde, Pascal Mazurier a effectué près de 4 mois de détention provisoire en Inde après le dépôt d'une plainte en juin par Suja Jones, son épouse d'origine indienne, qui l'accuse d'avoir violé leur fille de 3 ans.
La justice indienne l'avait finalement libéré sous caution en octobre avec interdiction de quitter Bangalore et en confisquant son passeport.
M. Mazurier a demandé un non-lieu en mettant en avant une expertise ADN et des témoignages le disculpant, ont indiqué à l'AFP ses avocats français, Mes Pierre-Olivier Sur et Clémence Witt. Une audience devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.
En outre, une seconde expertise présentée par un rapport de police versé à l'enquête indienne en janvier vient, selon les avocats, de montrer que l'ADN de la fillette n'était présent sur aucun des prélèvements transmis à la justice par sa mère pour étayer sa plainte initiale. Ce qui prouverait, selon eux, que l'enfant n'a pas été violée.
"Il y a désormais une certitude: la pré-constitution et la manipulation des preuves commises par Suja Jones", ont déclaré Mes Sur et Witt, en dénonçant "une instrumentalisation gravissime de la justice indienne qui donnera lieu au dépôt d'une plainte en dénonciation calomnieuse en France."
Interrogé par l'AFP, l'avocat de l'épouse, Me B.T. Venkatesh, avait maintenu ses accusations, en affirmant que les prélèvements effectués sur la fillette auraient été "échangés" à l'hôpital.
De leur côté, Mes Sur et Witt ont été reçus lundi à l'Elysée pour attirer l'attention de la présidence de la République sur le sort des trois enfants du couple, tous de nationalité française, dont la mère a la garde.
M. Mazurier ne les a plus vus depuis juin.
"Aujourd'hui, notre plus grande crainte concerne les trois enfants mineurs de Pascal Mazurier, de nationalité française, dont tout porte à croire qu'il sont en situation de danger", ont-ils déclaré, sans rien révéler de leurs discussions à l'Elysée.
Interrogé par l'AFP, l'Elysée n'a pas souhaité réagir sur cette rencontre.