L'Agence du médicament (ANSM) a annoncé mercredi la suspension d'ici trois mois de la commercialisation de Diane 35 et ses génériques, un traitement anti-acné largement utilisé comme contraceptif et qui a fait quatre morts en 25 ans.
A l'issue de la "procédure de suspension d'autorisation de mise sur le marché", "tous les lots seront retirés du marché" a précisé le Pr. Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Il a toutefois invité les patientes à ne pas interrompre leur traitement immédiatement et à contacter leur médecin. "Il existe de nombreuses autres options thérapeutiques" a-t-il dit.
La décision de suspension de Diane 35, un médicament commercialisé par le laboratoire Bayer, a été annoncée lors d'une conférence de presse organisée après la réunion d'un "comité technique" sur la question des pilules contraceptives et de Diane 35 qui s'est tenue lundi à l'ANSM.
Après les pilules de 3e et 4e génération accusées de risques accrus de formation de caillots sanguins, ce traitement contre l'acné a été pointé du doigt par l'Agence du médicament qui a fait état dimanche dernier de 125 thromboses et quatre décès "imputables à une thrombose veineuse liée à Diane 35" au cours des 25 dernières années.
Prescrite actuellement à 315.000 femmes en France, Diane 35 avait reçu son autorisation de mise sur le marché en France en 1987 pour le seul traitement de l'acné mais son usage avait été détourné comme contraceptif oral.
"Ce n'est pas une pilule, ce n'est pas une bonne pilule" a rappelé mercredi le patron de l'ANSM.
Il a ajouté que ses services avaient également procédé à une réévaluation du bénéfice risque de Diane 35 comme traitement anti-acné et que celui-ci avait été jugé "défavorable", justifiant la décision de suspendre sa commercialisation.