Mardi soir, en marge du 50e anniversaire de la signature du Traité de l'Elysée, Arte diffusait un documentaire selon lequel la rupture du barrage de Malpasset, près de Fréjus (Var) - ayant causé la mort de plus de 400 personnes en 1959 - ne serait pas la conséquence d'une défaillance, mais d'un attentat perpétré par le FLN.
Rappel des faits. Construit en 1954, le barrage de Malpasset cède le soir du 2 décembre 1959, au terme d'une journée marquée par d'exécrables conditions climatiques, entre tempête et pluies diluviennes. Entraînés dans les eaux, 423 riverains de Fréjus périssent. De nombreuses habitations sont sinistrées.
Après plus de 10 ans d'enquêtes infructueuses, le Conseil d'Etat français valide la thèse de la catastrophe civile : dans un arrêt du 28 mai 1971, il évoque notamment le mauvais emplacement géologique du barrage.
Les révélations du "Long chemin vers l'amitié"
Une version officielle battue en brèche par "Le long chemin vers l'amitié", un documentaire retransmis par Arte et produit par la chaîne germanique WDR.
Cette dernière relaie les allégations d'historiens allemands ayant eu accès à des documents des services secrets ouest-allemands. Selon eux, la rupture du barrage n'est pas la conséquence d'un accident, mais d'un attentat du FLN, le Front de libération nationale, qui revendique alors l'indépendance de l'Algérie.
A en croire ces mêmes historiens, l'agent de renseignement allemand Richard Christmann savait que le FLN était l'auteur du présumé attentat. Il aurait ainsi alerté Bonn, capitale de l'Allemagne fédérale. Mais la RFA n'aurait jamais communiqué cette information à Paris.
Si cette hypothèse s'avérait fondée, elle pourrait ouvrir la porte à une vaste contre-enquête.
> Revoir le documentaire d'Arte et le passage concernant le barrage de Malpasset (aux alentours de 42 minutes) sur Arte +7
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