Le verdict est attendu jeudi au procès en révision de Marc Machin, dont la condamnation pour meurtre avait été annulée après que le véritable auteur du crime se fut livré à la police.
Cet homme de 30 ans devrait devenir, au quatrième et dernier jour de son procès, la huitième personne en France depuis la seconde guerre mondiale à être acquittée d'un crime à l'issue d'un procès en révision.
Il a passé près de sept ans en prison pour le meurtre à coups de couteau de Marie-Agnès Bedot, commis le 1er décembre 2001 sur le Pont de Neuilly.
Il avait pourtant rétracté durant l'instruction ses aveux passés en garde à vue, aucune expertise ADN ne l'avait impliqué et une autre femme avait été tuée au même endroit avec un tesson de bouteille, alors qu'il était en détention provisoire.
En mars 2008, un SDF de 33 ans, David Sagno, s'était accusé des deux meurtres du Pont de Neuilly. Il avait donné des détails précis sur les crimes et son ADN avait été retrouvé sur les deux victimes. En février 2012, il a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle.
"Quand j'ai acquis la certitude que David Sagno était le seul coupable, le seul auteur du crime, je n'ai eu qu'un souhait, que Marc Machin soit acquitté", a déclaré mercredi Véronique Girard, soeur de Mme Bedot et partie civile.
Elle a exprimé sa volonté "que la vérité soit enfin établie, même s'il y aura sans doute toujours des interrogations".
Une infirmière dont le témoignage avait orienté les policiers vers Marc Machin en décembre 2001 a réaffirmé durant le procès l'avoir vu près du lieu du crime ce matin-là.
L'avocate générale, Maryvonne Caillibotte, doit prononcer ses réquisitions dans la matinée et le verdict est attendu en fin de journée.
Plusieurs policiers de la Brigade criminelle sont venus expliquer pourquoi ils avaient cru à la culpabilité de Marc Machin, avant que David Sagno ne se dénonce.
Mais Jean-Claude Mulès, le policier qui avait fait avouer Marc Machin, et le juge d'instruction Thierry Bellancourt ne sont pas venus, fournissant des certificats médicaux. L'avocat de la défense, Me Louis Balling, a fortement regretté l'absence de ces deux personnes "qui ont été l'âme de ce dossier".
Un moment fort du procès a été le face à face entre Marc Machin et David Sagno mercredi.