Chats, chiens, chevaux, furets, chameaux et serpents vont bientôt perdre leur église, dans le XVe arrondissement de Paris: Sainte Rita, seul lieu de culte en France qui bénit les animaux, est menacée de démolition pour construire des logements.
"Le propriétaire des murs, la communauté apostolique suisse, a vendu l'église à des promoteurs nantais qui doivent la raser pour construire des logements. Ils invoquent ne pas pouvoir financer les travaux de rénovation, qui comprend seulement la toiture et quelques vitraux", a expliqué mercredi à l'AFP Mgr Dominique Philippe.
L'archevêque, qui officie depuis 26 ans dans la petite église sise devant le siège de l'Unesco, est le premier il y a 15 ans à avoir fait entrer les animaux dans une église, qui d'année en année ne désemplit pas.
"J'avais constaté que les grands-mères attachaient leur chien à la grille de l'église lorsqu'elles venaient à la messe. J'ai donc décidé de les laisser entrer avec leur bête. Et plus tard, j'ai eu l'idée de célébrer la messe des animaux après celle de Saint-François d'Assise", renommé pour son amour des animaux, a-t-il raconté.
"A la première communion des bêtes, j'en ai béni une centaine. Le 4 novembre dernier l'église était pleine, tout comme la rue. Il y avait plus de 800 animaux, chiens, chats, chevaux, moutons mais aussi des furets, rats, serpents et oiseaux", se souvient-il. "J'ai même communié les animaux de propriétaires non croyants!".
A quelques jours de la célébration de la messe de Noël, Mgr Dominique Philippe ne cache pas son inquiétude face à la menace qui pèse sur son église vouée au culte de Sainte Rita, la patronne des causes désespérées.
"J'aimerais bien savoir ce qu'on va devenir et surtout quoi dire à mes fidèles car on ne me propose aucune église, ni un autre local de remplacement".
Il a enfin déploré la démolition prochaine de plusieurs autres lieux de culte.
"A Beaumont-le-Roger dans l'Eure, on va détruire une église pour construire un parking et à Evreux, l'évêque a donné un avis favorable pour détruire des églises et des couvents. Maintenant tout se vend!", a-t-il regretté.
Le 24 décembre, Monseigneur Dominique Philippe célébrera la messe de minuit, si "Sainte Rita ne le lâche pas".