L'ancien ministre Eric Raoult, maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis), sera jugé vendredi devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des violences conjugales présumées sur sa femme, dont il est aujourd'hui séparé.
Ce procès survient moins d'une semaine après la journée internationale contre les violences faites aux femmes. A cette occasion, un sondage Ipsos a rappelé que plus d'une femme sur quatre (26%) affirmait avoir déjà été victime de violences conjugales répétées.
M. Raoult est accusé d'avoir giflé, bousculé et insulté son épouse à plusieurs reprises entre décembre 2011 et octobre 2012. Il devra répondre de "violences sur conjoint" et de "menaces ou actes d'intimidation en vue de déterminer une victime à ne pas porter plainte ou à se rétracter".
L'ancien député de Seine-Saint-Denis avait été placé en garde à vue à deux reprises au mois d'octobre, à la suite de plaintes déposées par son épouse, Corinne Raoult, qui fut son assistante parlementaire et avec laquelle il se trouve en instance de divorce.
Contacté par l'AFP, Eric Raoult a nié mardi toute violence physique sur son épouse, reconnaissant uniquement l'avoir "insultée". Corinne Raoult n'a voulu faire de son côté "aucun commentaire" sur cette affaire, demandant "le respect de (sa) vie privée".
Interrogé sur Europe 1, le 10 octobre, le maire du Raincy avait déjà récusé les accusations de son épouse. "Je l'ai insultée, c'est vrai. Mais dire à son épouse, qui a 15 ans de moins que vous, +tu t'habilles comme une salope+, ce n'est pas une violence conjugale", avait-il estimé.
Problèmes de santé
L'ancien ministre de la Ville (1995-1997), qui a perdu son siège de député aux législatives en juin, connaît depuis quelques temps des problèmes de santé, qui lui ont valu d'être hospitalisé pendant plusieurs jours, au début de l'été, après un malaise.
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Volontiers électron libre et "grande gueule", M. Raoult a défrayé la chronique à plusieurs reprises. Lors des émeutes de 2005, il avait été le premier à imposer un couvre-feu aux mineurs de sa commune, pourtant épargnée par les violences, avant même que le gouvernement ne décrète l'état d'urgence.
Début juin, il a proposé la candidature de Nicolas Sarkozy au prix Nobel de la Paix afin que soit "reconnue la part essentielle de (son) action internationale durant son quinquennat pour le maintien de la paix dans le monde".
Selon les derniers chiffres officiels, près de 2% des femmes ont subi, en l'espace de deux ans, des violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. L'an passé, 122 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.
Dimanche, à l'occasion de la journée internationale, le président François Hollande a promis un "plan global" pour les femmes victimes de violences visant à la fois à mieux "punir" les auteurs, "informer" et accompagner les victimes.