Les parents de Chloé ont ramené samedi dans le Gard leur fille victime d'un enlèvement aux circonstances encore obscures, dont l'auteur présumé a été incarcéré en Allemagne, tandis que le village de Barjac recommençait à respirer après une semaine d'inquiétude.
Tous les trois sont arrivés vers 15H00 dans un convoi de la gendarmerie composée de trois voitures escortées par deux motards. Dans l'une, la mère protégeait sa fille sous une couverture, tandis que le père suivait derrière, a constaté l'AFP.
Les parents de Chloé Rodriguez, 15 ans, retrouvée saine et sauve vendredi en Allemagne, étaient partis la chercher en train dans la soirée. Samedi matin, tous trois étaient repartis de Strasbourg en TGV, "tout à la joie de se retrouver en famille", selon la gendarmerie.
Le père de Chloé Rodriguez, a raconté qu'elle a été "prise par force" par "un individu qui s'est arrêté" devant chez eux à Barjac.
"Un individu s'est arrêté devant notre porte, il l'a prise par force. Elle nous a dit qu'elle avait réussi à avoir un dialogue avec ce monsieur, elle obéissait à tous ses ordres. Elle nous a dit: +je ne l'ai jamais contrarié pour ne pas me mettre en péril+. Elle n'a jamais essayé de se sauver pour ne pas risquer de tomber et perdre la vie", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse dans le village. "Je pense que ça n'a pas été prémédité. C'est un acte insensé", a dit le père. Il a expliqué qu'elle était dans le coffre quand son ravisseur et elle-même se trouvaient en zone urbaine, sinon dans la voiture.
Dans le village de Barjac, où une partie des 1.400 habitants avait pris part aux recherches effectuées par une centaine de gendarmes, une petite fête se préparait dans la salle du château pour célébrer le retour de l'adolescente.
"On avait tous le noeud au ventre la semaine dernière, ça aurait pu être nos enfants, on recommence tout juste à rire aujourd'hui", a confié Véronique, gérante de la maison de la presse du village. "Finalement, Chloé a eu de la chance dans son malheur", a commenté une cliente, Mireille.
Vendredi, la nouvelle de la découverte de Chloé avait suscité l'effervescence. Une banderole avait été déployée devant la supérette de la famille Rodriguez, indiquant "Victoire pour notre Chloé, on t'aime".
Chloé, disparue depuis une semaine, a été retrouvée à Offenbourg (en face de Strasbourg), ligotée dans le coffre d'une voiture dont le conducteur de 32 ans, originaire du Gard et déjà condamné en France, a été interpellé par la police après avoir provoqué un accident lors d'une course-poursuite liée à une tentative de vol.
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Samedi matin, le ravisseur présumé de la jeune fille a été placé en détention après avoir été entendu par le parquet d'Offenbourg.
L'enquête doit déterminer ce qui s'est passé durant une semaine. Selon une source française proche du dossier, le suspect n'a fait aucune déclaration aux enquêteurs allemands, sur les conseils de son avocat.
"Maintenant qu'il est en détention, la justice allemande doit se prononcer sur le mandat d'arrêt européen que nous avons diffusé hier (vendredi, NDLR) mais je ne sais pas quand: soit elle lui donne un effet immédiat, soit elle attend l'évolution de son enquête", a expliqué le procureur de la République de Nîmes, Robert Gelli.
Le parquet de Nîmes a ouvert une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration".
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Né à Bagnols-sur-Cèze (Gard), le suspect a été condamné plusieurs fois pour vols et violences, dont une fois à 5 ans de prison, dont 3 ferme, pour agression sexuelle. Selon la presse locale, en juin 2007, plusieurs agressions sexuelles dans le Gard et le Vaucluse, qui lui avaient été imputées, avaient créé "une véritable psychose" dans la région.
La justice n'a aucun élément sur des violences sexuelles que Chloé aurait pu subir, avait précisé vendredi M. Gelli.
Domicilié dans un foyer d'Avignon, le ravisseur présumé était sorti de prison en septembre et devait se présenter dix jours plus tard au service de probation, mais il ne l'avait pas fait.