Les parents de Chloé ont ramené leur fille samedi dans le Gard, après son enlèvement, aux circonstances encore obscures, dont l'auteur présumé a été incarcéré en Allemagne, tandis que le village de Barjac s'apprêtait à accueillir l'adolescente.
Deux motards de la gendarmerie, suivis de trois voitures, sont arrivés vers 15H00 au bas de la petite route qui monte vers la maison familiale, dont l'accès était barré à la presse par des gendarmes.
Celui-ci a pris rapidement le chemin du domicile familial, sans s'arrêter. La mère de Chloé protégeait sa fille sous une couverture dans une des voitures, tandis que le père suivait dans une autre.
Avant l'arrivée de la famille, une petite fête se préparait dans une salle communale du château de Barjac où Chloé pourrait s'exprimer dans la soirée, selon son entourage à Barjac.
L'audition par les enquêteurs de la jeune fille, dont les conditions de l'enlèvement sont encore troubles, n'est pas prévue pour l'instant. "Rien n'est encore décidé", a déclaré à l'AFP une source proche du dossier, en confirmant l'arrivée de la famille à Barjac, village médiéval de 1.400 habitants aux confins du Gard et de l'Ardèche.
La veille, la nouvelle avait suscité l'effervescence dans le village, dont les habitants avaient participé aux recherches de l'adolescente menées par une centaine de gendarmes. Une banderole a été déployée devant le magasin familial, indiquant "Victoire pour notre Chloé, on t'aime".
Chloé Rodriguez, disparue depuis une semaine, a été retrouvée saine et sauve vendredi matin à Offenbourg (en face de Strasbourg), ligotée dans le coffre d'une voiture dont le conducteur, un Français de 32 ans originaire du Gard et déjà condamné en France, a été interpellé par la police locale après avoir provoqué un accident lors d'une course-poursuite liée à une tentative de vol.
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Samedi matin, le ravisseur présumé de la jeune fille a été placé en détention après avoir été entendu par le parquet d'Offenbourg.
L'enquête doit déterminer ce qui s'est passé durant une semaine. Selon une source française proche du dossier, le suspect n'a fait aucune déclaration aux enquêteurs allemands, sur les conseils de son avocat.
"Maintenant qu'il est en détention, la justice allemande doit se prononcer sur le mandat d'arrêt européen que nous avons diffusé hier (vendredi, NDLR) mais je ne sais pas quand: soit elle lui donne un effet immédiat, soit elle attend l'évolution de son enquête", a expliqué samedi à l'AFP le procureur de la République de Nîmes, Robert Gelli.
Le parquet de Nîmes a ouvert une information judiciaire pour "enlèvement et séquestration".
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Né à Bagnols-sur-Cèze (Gard), le suspect a été condamné plusieurs fois pour vols et violences dont une fois, à cinq ans de prison dont trois ferme, pour agression sexuelle. Selon la presse locale, en juin 2007, plusieurs agressions sexuelles dans le Gard et le Vaucluse, qui lui avaient été imputées, avaient créé "une véritable psychose" dans la région.
La justice n'a aucun élément sur des violences sexuelles que Chloé aurait pu subir, avait précisé vendredi M. Gelli.
Domicilié dans un foyer d'Avignon, le ravisseur présumé était sorti de prison en septembre et devait se présenter dix jours plus tard au service de probation mais il ne l'avait pas fait.
Chloé n'avait plus donné de nouvelles depuis qu'elle avait quitté à scooter, le vendredi 9 novembre vers 17H30, le domicile d'une amie situé dans un autre village à une dizaine de kilomètres.
Son deux-roues avait été retrouvé dans la soirée devant le domicile familial, avec toutes les affaires de la jeune fille sous le siège à l'exception de son casque et de son téléphone, dont la géolocalisation n'avait rien donné.