La SNCF va arrêter les voyages iDTGV, offre à bas prix 100% web, sur les lignes Paris-Lyon et Paris-Strasbourg, la filiale iDTGV voulant exploiter seulement les trajets plus longs, un choix qui préoccupe les associations d'usagers.
"iDTGV veut se positionner sur les destinations à plus de trois heures" de Paris, a déclaré à l'AFP une porte-parole d'iDTGV.
A partir du 9 décembre, les rames iDTGV qui desservaient Lyon et Strasbourg une fois par jour disparaîtront donc. Déjà, sur le site internet (www.idtgv.com), une recherche de billet sur ce trajet Paris-Lyon après le 8 décembre génère l'annonce qu'iDTGV ne dessert plus cette gare, idem pour un Paris-Strasbourg.
En revanche, l'iDTGV assurant la liaison entre Paris et Grenoble continue d'exister, avec un arrêt à Lyon Saint-Exupéry (l'aéroport) les vendredi, samedi et dimanche.
L'annonce de ces suppressions, commentée par des internautes courroucés sur la page facebook de iDTGV, provoque l'inquiétude de la Fnaut, principale fédération d'usagers de transports, qui craint que d'autres voyages en iDTGV soient également supprimés à l'avenir.
"C'est grave. Aujourd'hui on supprime les voyages en iDTGV qui font moins de trois heures, ensuite ce sera peut-être ceux de moins de quatre heures. Cela montre que l'offre de TGV diminue, réagit Jean Lenoir, le vice-président de la Fnaut. La SNCF reconnaît elle-même qu'un tiers de ses TGV ne sont pas rentables".
Selon iDTGV, le taux de fréquentation sur la ligne iDTGV Paris-Lyon est de 80%, 70% pour la ligne Paris-Strasbourg.
A terme, la Fnaut craint que la SNCF ne favorise un réseau de quelques grandes lignes de TGV à forte fréquentation, plus rentables sur des axes principaux, tout en réduisant fortement son offre sur les axes secondaires.
"Etre plus fort face à la concurrence"
"Se positionnant sur une offre de loisirs, avec notre concept d'animation du temps de trajet, nous avons réalisé que nous sommes plus légitimes sur des destinations plus longues", défend pour sa part la porte-parole d'iDTGV.
"Cela correspond à la stratégie du groupe SNCF de développer une marque unique pour être plus fort face à la concurrence" sur les longs trajets, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
La concurrence sur les lignes internationales de voyageurs est en effet arrivée en France en décembre 2011 avec la compagnie Thello (filiale de Transdev et de Trenitalia) sur la liaison nocturne Paris-Venise, et à partir du 9 décembre sur Paris-Rome.
"Mais la SNCF a mis en place toute une série de cartes de réductions avec lesquelles les voyageurs sont censés s'y retrouver en terme de prix", précise cette même source.
Parmi ces nouveaux produits, la SNCF a ainsi lancé cet été sa nouvelle offre de transport par autocars longue distance vers Londres ou Amsterdam, baptisée iDBUS.
Dans quelques semaines devrait également être dévoilée la première rame de TGV low-cost, rebaptisé "TGV eco", dont le démarrage commercial est prévu pour le premier semestre 2013. Celle-ci proposera, chaque année, un million de places à moins de 25 euros sur l'axe Paris-Lyon-Marseille-Montpellier, qui partirait et transiterait par des gares excentrées (Marne-la-Vallée, Saint-Exupéry, etc.)
"Mais cela ne visera pas le même marché. C'est une offre de moins bonne qualité", commente M. Lenoir, qui pointe du doigt le temps de trajet additionnel nécessaire pour se rendre dans ces gares.
Autre crainte pour les usagers : devoir payer des trajets de taxis ou de bus supplémentaires pour se rendre dans ces gares.