Des responsables de Twitter s'entretiendront jeudi avec le président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), après la vague de propos antisémites diffusés sur le réseau social et la polémique suscitée par le mot-clé #unbonjuif, a annoncé mercredi l'organisation.
"L'UEJF a reçu une réponse de Twitter (...) au sujet du déferlement de tweets antisémites sous l'intitulé #unbonjuif", a indiqué l'organisation dans un communiqué.
"Une réunion téléphonique est prévue entre San Francisco et Paris jeudi 18 octobre à 18H00 avec le président de l'UEJF, Jonathan Hayoun, le directeur des affaires publiques de Twitter en Europe, basé à Dublin et actuellement à San Francisco, Sinead Mc Sweeney, et le directeur général des affaires publiques de Twitter, Colin Crowell", précise l'UEJF qui s'exprimera publiquement à l'issue de cet entretien.
"Twitter doit prendre la mesure de la vague antisémite qui a alimenté son réseau. Twitter ne peut pas s'affranchir de sa responsabilité d'entreprise citoyenne et ce sera tout l'enjeu de l'échange que nous aurons demain avec Twitter", a déclaré M. Hayoun, cité dans le communiqué.
Apparu sur Twitter le 10 octobre, le hashtag (mot-clé) #unbonjuif a entraîné une vague de propos antisémites, au point que plusieurs associations se sont dit prêtes à engager une action en justice contre le réseau social.
Le mot-clé était arrivé parmi les trois hastags les plus diffusés ce jour-là et s'était retrouvé mis en Une par Twitter.
Dès dimanche, l'UEJF avait privilégié une "solution concertée" avec le réseau social, dont le siège est basé aux Etats-Unis et qui n'a pas de représentant légal en France.
Mais elle avait menacé, en cas de non réaction de Twitter, de saisir en référé le tribunal de grande instance de Paris pour obtenir le déréférencement du mot-clé #unbonjuif et la communication des données d'identification des auteurs des messages.
La ministre de la Justice, Christiane Taubira, a rappelé mercredi que les "messages à connotation raciste ou antisémite" qui se propagent sur les réseaux sociaux sont "punis par la loi". "Le canal virtuel ne rend pas moins réels les actes dont se rendent coupables ceux qui les commettent", a-t-elle ajouté.