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L'agent de la DGSE, otage en Somalie, lance un appel

Photo de l'agent de la DGSE, Denis Allex, fournie le 4 octobre 2012 par le centre de surveillance américain SITE [ / SITE/AFP] Photo de l'agent de la DGSE, Denis Allex, fournie le 4 octobre 2012 par le centre de surveillance américain SITE [ / SITE/AFP]

L'agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), le service de renseignement français, otage en Somalie depuis juillet 2009, a lancé un appel au président François Hollande dans une vidéo diffusée jeudi par SITE, réseau américain de surveillance des sites islamistes.

"Mon nom est Denis Allex. Ce message est adressé à François Hollande, le nouveau président de la France", déclare l'otage. "Monsieur le président, je suis toujours en vie mais jusqu'à quand ? Cela dépendra de vous", ajoute-t-il.

Cette vidéo de quatre minutes, sous-titrée en anglais, a été postée jeudi sur des sites jihadistes, indique SITE qui souligne que l'otage affirme s'exprimer en juillet 2012, soit trois ans après son enlèvement.

Pâle, les yeux cernés, vêtu d'un habit vert, Denis Allex (peut-être un pseudonyme) lit visiblement un texte.

"J'enregistre ce message que je vous adresse personnellement en ce mois de juillet 2012, trois ans après mon enlèvement, trois ans loin de ma famille et de ma femme, de mes enfants (...) trois ans dans la solitude", déclare-t-il notamment.

"Tout au long de ces trois années difficiles, ce qui m'a permis de tenir est la pensée que mon gouvernement travaille sans relâche pour ma libération", ajoute-t-il. "Mais cet espoir s'évapore de jour en jour", poursuit-il.

"Je m'adresse à vous tout en espérant que votre attitude vis-à-vis de mon cas sera différente de celle du président (Nicolas) Sarkozy et de son gouvernement", ajoute-t-il, soulignant que "la porte des négociations est toujours ouverte". "Je compte sur vous et j'espère bientôt vous serrer la main à l'aéroport de Paris et vous remercier pour votre aide", conclut-il.

Interrogée par l'AFP, la DGSE n'a souhaité faire aucun commentaire, renvoyant à des propos tenus à la mi-juillet par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui avait affirmé "travailler, avec les services secrets français, pour qu'il puisse être extirpé de cette situation dramatique".

Les autorités françaises sont toujours restées très discrètes sur cet agent, considéré comme "très solide", et sur les efforts entrepris pour tenter de le faire libérer.

L'épouse de Denis Allex avait lancé le 13 juillet 2012, à la veille du troisième anniversaire de la captivité de son mari, un appel émouvant, disant son espoir de le voir rentrer et l'assurant de l'amour et du soutien de sa famille.

"Denis c'est moi, c'est ta femme qui te parle. Je passe ce message à la radio en espérant que tu m'entendes là où tu te trouves, quelque part en Somalie", avait dit cette mère de famille qui, depuis l'enlèvement, élève seule leurs trois enfants. "J'ai confiance en toi, en ton mental et en ta solidité. Tout cela tu nous l'as transmis, j'espère que ce message arrivera jusqu'à toi et t'aidera à tenir, nous sommes tous avec toi, on ne lâchera rien", soulignait-elle.

Le même jour, le ministre de la Défense avait confirmé que Denis Allex était en vie : "Il est vivant, on en a la preuve et on a des nouvelles".

Comme pour les six autres otages français à l'étranger (Niger et Mali), une cellule spéciale est chargée de suivre la rétention de Denis Allex. Un de ses collègues de la DGSE, enlevé le 14 juillet 2009 en sa compagnie, avait réussi à recouvrer la liberté fin août 2009.

Selon le gouvernement français, ces deux agents avaient pour mission de former des éléments de la police et de la garde présidentielle. Les insurgés islamistes somaliens Shebab affirment qu'ils réunissaient des renseignements pour la France au profit des "forces de la croisade" en Somalie.

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