L'enquête sur la mort de Kévin et Sofiane vendredi à la Villeneuve, dans la banlieue de Grenoble, progressait après la reddition mercredi matin d'un des fuyards recherchés. Leurs obsèques se sont déroulées en présence de 1 000 personnes.
Ce mercredi à 8h30, l'un des trois fuyards considérés comme "très violents" par la police "est venu à l'Hôtel de police de Grenoble et s'est constitué prisonnier". Il "est soupçonné d'avoir porté des coups de couteau" lors de la rixe mortelle dans un parc de la Villeneuve à Echirolles, a précisé une source policière à Paris, alors que deux autres fuyards sont toujours en fuite.
Un autre jeune, âgé de 17 ans, qui ne fait pas partie des trois fuyards et ne faisait pas l'objet d'un mandat de recherche, s'est également "rendu" spontanément, accompagné de son oncle, mardi soir, au commissariat de Cachan dans le Val-de-Marne. Il est soupçonné d'avoir joué un rôle dans la genèse de la dispute.
Douze personnes en garde à vue
Deux des douze personnes interpellées mardi matin ont été relâchées dans la soirée, des "éléments matériels" prouvaient qu'ils "n'étaient pas là" lors du drame selon le procureur.
Mercredi en début d'après-midi, c'était donc douze personnes qui étaient en garde à vue pour assassinat. Parmi elles, figurent deux frères militaires de 19 et 20 ans, et leur mère. Ils semblent avoir joué un rôle central dans la rixe. Ils seraient à l'origine de la bagarre selon le procureur.
En fonction des charges qui pésent sur eux, certains pourraient être déférés devant un juge d'instruiction dans l'après-midi. "Il faut déterminer qui a fait quoi. Aucun des gardés à vue n'a reconnu les faits", avait déclaré mardi le procureur de la République Jean-Yves Coquillat, lors d'une conférence de presse à Grenoble.
Lors de l'agression survenue vendredi, Kevin, étudiant, et Sofiane, éducateur, âgés de 21 ans, ont reçu plusieurs coups de couteau mortels, "sept à huit" pour Kevin, et "une trentaine" pour son ami Sofiane.
1 000 personnes aux obsèques
Plus de mille personnes ont assisté mercredi après-midi à la mosquée d'Echirolles aux obsèques de Kevin et Sofiane. Elle se sont déroulées conformément au rite musulman.
Mais, fait exceptionnel à cause des circonstances tragiques de la mort des deux jeunes, l'imam Larbi Aouini a pris la parole : "Nous sommes tous, je dis bien tous, attristés, les coeurs plein de remords dans ce qui se passe dans notre société." Debout devant les deux cercueils, a ajouté: "Faisons tous en sorte que le décès de Kevin et Sofiane soit la cause du changement, peut-être que cela apaisera le chagrin de leurs parents."
Les cercueils ont ensuite été acheminés vers le carré musulman du cimetière de la ville.