La municipalité d'Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine) refuse de payer la hausse d'intérêts de l'un de ses emprunts dits "toxiques" à la banque Dexia qui représenterait "un surplus financier de 380.000 euros", a-t-elle indiqué dans un communiqué publié mercredi.
Dirigée par le député-maire (PS) Sébastien Pietrasanta, la municipalité réglera à l'échéance du 1er octobre les intérêts "sur la base du taux initial de 4,50%", a-t-elle précisé.
Selon le communiqué, le taux de cet emprunt contracté par l'ancienne équipe municipale avant mars 2008, est passé à 8,34%. La raison de ce bond tient à l'adossement de ce taux sur la parité entre le dollar et le yen, le billet vert flirtant actuellement avec son plus bas niveau historique.
En refusant de payer les surplus, Sébastien Pietrasanta "joue à l'apprenti sorcier pour légitimer son action", a affirmé à l'AFP l'élue d'opposition (UMP) Marie-Dominique Aeschlimann.
"Il avait la possibilité de renégocier le contrat mais il ne l'a pas fait", a ajouté l'épouse de l'ancien maire (UMP) Manuel Aeschlimann.
"Il n'est pas question de renégocier tant que Dexia n'assume pas ses responsabilités. Ce n'est pas à la ville d'assumer financièrement, seule, la sécurisation de l'ensemble des emprunts toxiques", a réagi M. Pietrasanta.
"L'opposition municipale devrait faire profil bas car c'est elle qui nous a mis dans la panade en contractant ces emprunts", a-t-il ajouté.
Dexia crédit local, filiale à 100% de Dexia spécialisée dans le financement des collectivités, détiendrait 83,6% de la dette de la ville qui s'élève aujourd'hui à environ 170 millions d'euros, d'après le communiqué.
La décision municipale intervient après le dépôt, fin mai, par M. Pietrasanta, d'une plainte au pénal contre Dexia Crédit local pour "publicité trompeuse et pratique commerciale trompeuse".
Outre cette action, le député-maire dit avoir assigné la banque devant le tribunal de grande instance de Nanterre pour demander la "nullité" du contrat d'emprunt précité.
En juin, une mairie de l'Isère, soutenue par la Chambre régionale des comptes, avait décidé ne plus rembourser les quelques 636.000 euros d'intérêts d'un "emprunt toxique" contracté auprès de la banque Dexia.