Le président François Hollande a promis mardi une réforme sur les soins palliatifs "dans les prochains mois" et a confié une mission sur la fin de vie au professeur Didier Sicard, lors d'un déplacement à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine).
Rendant hommage à "la loi dite Leonetti", permettant, depuis 2005, qu'il n'y ait pas d'acharnement thérapeutique, M. Hollande s'est demandé, lors d'une visite dans une maison médicale dédiée à la fin de vie, s'il n'était pas temps d'"aller plus loin dans des cas exceptionnels, quand la douleur est irréversible et appelle un acte médical assumé".
"Poser cette question, c'est poser une perspective qui elle-même entraîne un débat", a-t-il affirmé. "J'entends et je respecte les consciences et les voix venues notamment des autorités spirituelles qui affirment ce principe essentiel, respectable, selon lequel tout instant de vie mérite d'être vécu", a-t-il ajouté.
Une mission confiée à Didier Sicard
Selon lui, "le débat mérite d'être engagé" et "doit se faire dans l'apaisement". Il a confié une mission sur la vie de vie au professeur Didier Sicard, ancien président du Comité consultatif national d'éthique de 1999 à 2008.
Dans une interview au Figaro, Jean Leonetti qui est l'auteur de la loi de 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, s'exprime sur Didier Sicard. Il déclare l'avoir auditionné deux fois au moment de la révision de la loi. Selon lui, pour Didier Sicard "l'exception d'euthanasie est une exception pénale et non médicale". Cela signifie qu'elle "interviendrait après l'acte d'euthanasie et après l'examen des circonstances par un avis d'experts" ajoute Jean Leonetti.
Après cette annonce, Patrick Ollier député-maire UMP de la ville de Rueil-Malmaison, s'est dit "fermement opposé" à une réforme de la loi Leonetti sur la fin de vie. "Ouvrir le débat sur l'euthanasie sans employer le terme peut paraître habile, mais cela représente un débat qui va fracturer la société française" juge Patrick Ollier.
Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité "se réjouit de l'annonce faite par François Hollande allant dans le sens du respect de la propostion de campagne n°21". Cette proposition évoquait qu'une "personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assis- tance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité"
Cependant Jean-Luc Romero n'approuve pas la nouvelle mission Sicard, car la problématique de la fin de vie est selon lui "une question citoyenne intime et pas une question médicale". Il dénonce également le choix du Professeur Sicard pour mener la mission. Il relève que Didier Sicard était "proche de la théologie morale catholique". Pour Jean-Luc Romero, cette mission " ne sera sans doute qu'une énième mission relative à la fin de vie qui esquivera le véritable enjeu : celui du respect absolu des volontés individuelles".
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