La SNCF a dévoilé mercredi iDBUS, sa nouvelle offre de cars longues distances à destination de Londres, Bruxelles et Amsterdam, avec laquelle elle espère attirer une clientèle d'automobilistes via des petits prix et une haute qualité de services.
"C'est une évidence pour la SNCF d'être présente sur l'ensemble des modes de transports", a déclaré Barbara Dalibard, directrice générale de SNCF Voyages, en présentant cette nouvelle offre, qui sera lancée le 23 juillet, soit quatre jours avant le début de JO de Londres.
"L'autocar a toujours été, sur la route, un allié du train, en complément des transports collectifs présents chez SNCF", a ajouté la dirigeante, rappelant que Keolis, la filiale du groupe spécialisée dans le transport public en bus avait apporté son expertise à cette nouvelle offre.
Mais en créant iDBUS, via sa filiale SNCF-C6, la SNCF cherche avant tout à convaincre les automobilistes de venir à l'autocar, a précisé Mme Dalibard.
Sur les lignes desservies par iDBUS, la part de marché de la voiture atteint jusqu'à 50% des déplacements, explique-t-on à la SNCF.
"Cette année, le coût global de la voiture a augmenté de 12%", a souligné Mme Dalibard qui a insisté sur les contraintes environnementales de l'automobile et les difficultés de stationnement dans les villes.
"Un bus de 48 personnes équivaut à une vingtaine de voitures" a-t-elle fait valoir.
Réagissant à cette nouvelle offre SNCF, la principale fédération d'usagers de transports (Fnaut) a expliqué qu'elle "préfigurait l'ouverture annoncée à la concurrence du transport domestique de voyageurs".
"Il y a un risque de voir certaines lignes de trains disparaître au profit du bus dont l'exploitation pourra apparaître moins cher", a déclaré à l'AFP son président, Jean Sivardière.
Plus sévère, la CGT-Cheminots estime que la SNCF "creuse le fossé entre les voyageurs aisés capables de s'offrir la grande vitesse, confortable et sûre, et les plus modestes qui n'ont accès qu'à un transport lent et soumis aux aléas de la route".
Pour capter sa nouvelle clientèle, iDBUS compte d'abord sur ses prix. L'offre propose un Paris-Londres à 49 euros, pour un coût estimé par la SNCF à 218 euros pour une voiture (incluant péages, essence, parking).
Pour un Paris-Amsterdam, il faudra débourser 47 euros sur iDBUS contre 118 euros en voiture.
L'offre propose également deux "innovations", un tarif "tribu" et le "prix permanent", a expliqué Maria Harti, directrice générale de SNCF-C6.
Le tarif "tribu" donne droit, à partir de trois passagers, à un quatrième voyage gratuit, soit une réduction de 25% sur l'ensemble, a-t-elle fait valoir.
Les prix sont annoncés six mois à l'avance et restent valables de l'ouverture des ventes jusqu'à la date de départ (prix permanent).
La SNCF mise également sur la qualité de service avec des chauffeurs bilingues (français-anglais), un personnel d'accueil et un accès facilité pour les personnes à mobilité réduite.
Les billets peuvent être achetés sur le site idbus.com, par téléphone au 0892 68 00 68 ainsi que dans les gares points de départ de Paris-Bercy et de Lille-Europe.