Le tribunal correctionnel de Paris a décidé lundi d'attribuer à l'exploitant du tunnel sous la Manche Eurotunnel les trois navires de la compagnie de ferries SeaFrance placée en liquidation judiciaire.
La décision avait été reportée à quatre reprises et devrait permettre à 560 salariés de retrouver un emploi, par le biais d'une coopérative ouvrière (scop) à laquelle les bateaux seraient loués par Eurotunnel.
Le juge avait à choisir entre trois offres. Celle d'Eurotunnel était la plus importante, avec 65 millions d’euros.
Deux autres candidats étaient sur les rangs : le consortium Louis Dreyfus/DFDS et le groupe suédois Stena Line.
La procédure avait été ralentie par un problème de taille : les créances cumulées de la compagnie de ferries s’élèvent à 150 millions d’euros, dont 70 millions appartiennent à la SNCF (maison mère), qui ne veut pas y renoncer. Me Brun, l’avocat des ex-salariés, était donc inquiet, expliquant que «Le juge-commissaire peut décider que les offres (proposées) ne sont pas suffisantes et mettre (les navires) aux enchères», écartant la candidature d’Eurotunnel, plébiscitée par les ex-salariés.
SeaFrance employait 880 personnes en France et 130 au Royaume-Uni. Les trois bateaux propriétés de SeaFrance ont été estimés entre 150 et 200 millions d’euros.