Le 29e congrès de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) a ouvert ses portes vendredi soir dans un climat de controverse.
Des dizaines de milliers de personnes sont attendues au Bourget (Seine-Saint-Denis) alors que l'on évoque la présence, parmi les intervenants, de plusieurs figures fortement soupçonnées d'antisémitisme ou d'incitation à la violence. Six prédicateurs étrangers, qui devaient s'exprimer devant l'assemblée, ont été interdits d'accès par les autorités françaises qui entendent demeurer vigilantes tout au long de ces trois jours.
Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a assuré dans la matinée que les pouvoirs publics seront "très attentifs" au rassemblement annuel de l'UOIF au Bourget, où la police surveillera qu'aucune femme intégralement voilée ne se trouve dans l'espace public, assurant toutefois qu'il ne craignait pas de "débordement".
Sur Europe 1, Claude Guéant a par ailleurs répété qu'il regrettait la venue de l'intellectuel musulman suisse Tariq Ramadan, invité par l'Union des organisations islamiques de France.
Détenteur d'un passeport suisse qui lui permet de rentrer librement en France, Tariq Ramadan "va parler demain et je le regrette. J'ai personnellement demandé aux responsables de l'UOIF de renoncer à cette invitation, compte tenu des propos très ambigus que Tariq Ramadan a tenu dans le passé".
"Je rappelle qu'il y a quelques années, il souhaitait un moratoire sur la lapidation des femmes", a insisté le ministre, tout en notant que "lors de déplacements récents en France la semaine dernière, il avait un discours très mesuré. J'espère qu'il en sera de même" samedi, a-t-il ajouté.
"Nous sommes extrêmement vigilants sur le respect de l'ensemble des composantes de la loi républicaine, a insisté le ministre, par exemple nous courons le risque évidemment qu'il y ait à l'extérieur de l'enceinte (où se tient le rassemblement, ndlr) des femmes voilées de façon intégrale. C'est contraire à la loi dans l'espace public, la police interviendra", a-t-il assuré.
Interrogé sur d'éventuels débordements, M. Guéant a rappelé que les responsables de l'UOIF "ont écrit au président de la République pour lui donner des assurances (...). Le président de la République leur a répondu en les rappelant à leurs engagements et en insistant sur la vigilance qui serait celle des pouvoirs publics. Nous serons effectivement très attentifs".