La traque des islamistes se poursuit. Dix fondamentalistes présumés ont été interpellés hier lors d’une opération policière d’ampleur.
Les coups de filet contre les islamistes radicaux se poursuivent. Hier, au petit matin, une opération de grande ampleur a conduit à l’interpellation de dix personnes dans toute la France. Une stratégie qui fait suite aux tueries de Toulouse et de Montauban, commises au nom d’al-Qaida par Mohamed Merah. Nicolas Sarkozy avait prévenu que les opérations policières allaient «continuer». Dont acte.
Des profils «à la Merah»
A Roubaix, trois personnes ont ainsi été arrêtées : deux hommes et une femme. Un jeune homme a également été interpellé dans les quartiers nord de Marseille. A Bordeaux, un homme a été arrêté, puis conduit au domicile de sa mère à Bon-Encontre (Lot-et-Garonne), où une perquisition a eu lieu.
A Pau, deux frères ont été arrêtés. D’autres interventions se sont également déroulées à Carpentras, Valence, et dans le Lot-et-Garonne, selon une source policière. Des perquisitions auraient eu lieu et du matériel informatique saisi. Mais aucune arme n’a été trouvée, a priori.
Les personnes interpellées seraient susceptibles d’avoir séjourné – ou souhaitaient le faire – en Afghanistan ou au Pakistan pour mener le jihad, selon des sources proches de l’enquête. Mais «il n’y a pas d’appartenance à un réseau. Ce sont des individus isolés avec pour la plupart un profil à la Mohamed Merah», a assuré une source judiciaire. Ils étaient tous surveillés par les services de renseignement, selon la même source.
Cette nouvelle opération intervient quelques jours après l’interpellation des dix-sept membres présumés du groupuscule salafiste Forsane Alizza, arrêtés vendredi dernier. Depuis, treize d’entre eux ont été mis en examen et neuf écroués, dont le leader du groupuscule, Mohamed Achamlane. Certains sont soupçonnés d’avoir envisagé l’enlèvement d’un magistrat lyonnais. Le rapt est toutefois resté au stade de «projet intellectuel», selon le procureur de Paris, François Molins. Les arrestations d’hier matin ne seraient pas liées à cette affaire.
L’opposition critique
Cet activisme face aux milieux islamistes radicaux est accueilli avec suspicion par les concurrents de Nicolas Sarkozy à la présidentielle. François Bayrou s’est dit opposé à toute «mise en scène» d’arrestations devant «les caméras». Selon François Hollande, «nous aurions dû, pu, peut-être, faire davantage avant». La polémique n’est sans doute pas près de s’éteindre : Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, a annoncé hier que «la pression contre l’islamisme radical et les menaces qu’il comporte ne se relâchera pas».