Le patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini a demandé l'annulation de sa mise en examen dans l'affaire d'espionnage téléphonique d'un journaliste du Monde, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat Me Patrick Maisonneuve.
Le directeur central du renseignement intérieur (DCRI) est soupçonné par les juges parisiens Sylvia Zimmermann et Alain Nguyen The d'avoir illégalement requis et analysé les factures téléphoniques détaillées ("fadettes") du journaliste du Monde Gérard Davet dans le but d'identifier les sources du quotidien dans l'affaire Woerth-Bettencourt.
M. Squarcini a été mis en examen en octobre pour "atteinte au secret des correspondances par personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions", "collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite" et "recel de violation du secret professionnel".
Sa requête en annulation a été déposée lundi, a indiqué Me Maisonneuve.
"Bernard Squarcini estime avoir agi dans un cadre totalement légal et prévu par la loi de 1991 sur les interceptions de sécurité", a déclaré à l'AFP Me Maisonneuve. "Sa mise en examen n'est pas fondée, ni en fait ni en droit, et il appartient à la cour d'appel de se prononcer".
Dans une autre affaire de "fadettes" de journalistes du Monde, la cour d'appel de Paris a annulé jeudi 22 mars les mises en examen du procureur Philippe Courroye et de son adjointe, et ce pour des motifs différents de ceux soulevés par Me Maisonneuve.