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Le programme Erasmus fête 25 ans d'"Auberges espagnoles"

Erasmus France lance vendredi à Bordeaux la célébration de ses 25 ans, au fil desquels plus de deux millions d'étudiants européens ont pu étudier et découvrir d'autres cultures, dans le cadre d'échanges impliquant désormais 33 pays.[AFP]

Erasmus France lance vendredi à Bordeaux la célébration de ses 25 ans, au fil desquels plus de deux millions d'étudiants européens ont pu étudier et découvrir d'autres cultures, dans le cadre d' impliquant désormais 33 pays.

"Je peux vraiment dire qu'Erasmus a changé ma vie", confie l'un des 25 "ambassadeurs" du programme, l'ex-étudiant Tomas Sanchez. Il est invité vendredi à Bordeaux pour célébrer la "génération Erasmus" en présence d'Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, et de diplomates de l'Union européenne.

Espagnol parti un an à Helsinki en 2002, il a finalement rebondi en Corée du Sud pour un doctorat de trois ans, grâce à des rencontres faites en Finlande.

Cet ingénieur en informatique de 31 ans évoque une expérience à l'image de "L'Auberge espagnole", la comédie de Cédric Klapisch qui avait popularisé le programme. "On ne découvre pas seulement la culture du pays où l'on se rend mais aussi celle de toutes les autres personnes rencontrées", dit-il.

Erasmus, fondé par onze Etats européens en juin 1987, intègre désormais 33 Etats dont les 27 membres de l'Union européenne, l'Islande, le Liechtenstein, la Norvège, la Suisse, la Croatie et la Turquie.

L'Espagne, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et l'Italie sont les destinations les plus prisées.

Le programme, dans lequel quelque 3 milliards d'euros ont été investis par la Commission européenne pour 2007-2013 s'est étendu et inclus désormais des échanges d'étudiants, des séjours d'enseignants et la possibilité de stages. En 2009-2010, 213.000 européens sont ainsi partis et 30.500 enseignants.

La Génération Erasmus aura une influence croissante

Le panel d'établissements participants s'est aussi élargi, souligne Sandrine Dickel, responsable du Pôle enseignement supérieur au sein de l'Agence qui supervise le volet français d'Erasmus, l'Agence Europe Education Formation France (2e2f), basée à Bordeaux.

"Les profils sont de plus en plus différents", dit-elle en expliquant qu'il est aujourd'hui envisageable pour une infirmière française "de faire son stage professionnel en Turquie".

Ces échanges ont aussi "fait évoluer les pratiques dans les établissements d'enseignement supérieur", amenant les enseignants confrontés aux étudiants étrangers à "changer de regard", et favoriser des contenus plus internationaux.

"La génération Erasmus aura une influence croissante dans la société en général. Ces adultes mobiles commencent à arriver à des postes de responsabilité et apportent ainsi une perspective internationale et une autre perception de l'Europe", se félicite pour sa part le porte-parole pour l'Education de la Commission européenne, Dennis Abbott.

Erasmus reste toutefois réservé à une minorité en mesure de financer son séjour. En France, où 380.000 personnes ont bénéficié du programme depuis 1987, 31.665 étudiants sont partis en 2010, soit 5% des étudiants diplômés et 1,7% de la population totale d'étudiants.

Chaque Etat distribue les bourses comme il l'entend, certains préférant accorder des bourses plus importantes à peu d'étudiants et d'autres avoir un maximum de bénéficiaires, comme la France, qui accorde en moyenne 196 euros par mois aux "Erasmus".

En janvier, les 54 ambassadeurs d'Erasmus (27 étudiants et 27 organisateurs) ayant planché sur les pistes d'amélioration ont aussi noté la nécessité d'efforts pour la reconnaissance pleine des unités de valeurs acquises à l'étranger.

Le programme pourrait encore avoir de beaux jours devant lui: entre 2014 et 2020 l'Union européenne veut porter à cinq millions le nombre de bénéficiaires grâce à un bond de 70% de son budget, qui doit encore être approuvé par les Etats et le Parlement européen.

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