Le siège lancé hier par le Raid a mis fin aux recherches entreprises depuis le premier meurtre, commis le 11 mars dernier. La piste de Mohamed Merah a été retrouvée grâce à deux indices clés laissés derrière lui. L’un est d’ordre informatique. La première victime, le maréchal des logis chef Imad Ibn Ziaten, avait en effet posté sur Internet une annonce pour vendre sa moto, à laquelle avait répondu le tueur. C’est en examinant les 576 connexions sur cette annonce que les cyber-policiers ont pu remonter jusqu’à l’adresse IP de l’ordinateur de la mère de Mohamed Merah. Huit lignes de téléphone de proches de Merah ont aussitôt été placées sur écoute. Au total, «7 millions de données téléphoniques ont été vérifiées», a expliqué hier le procureur de Paris, François Molins.
Traque sur la Toile
L’autre indice laissé en cours de route concerne le moyen de transport du tueur, son puissant scooter Yamaha TMax 530, que des témoins ont vu de couleur noire ou blanche selon les circonstances. En questionnant l’ensemble des concessionnaires de la marque dans la région, les enquêteurs ont mis à jour un autre élément déterminant. Un responsable leur a rapporté mardi qu’un homme, déjà client de l’établissement, était récemment venu se renseigner sur la manière de désactiver le traceur antivol installé sur ce type de scooter, mais aussi sur la possibilité de changer la couleur de l’engin. Des questions qui n’ont pas manqué d’éveiller les soupçons. L’homme venu se renseigner était l’un des deux frères Merah, Mohamed ou Abdelkader. Ne restait alors plus aux enquêteurs qu’à «repérer physiquement» le tueur présumé, selon le procureur de Paris, et à trouver son repaire. La décision de l’assaut a été prise mardi soir. L’objectif était simple : il fallait agir rapidement pour éviter au criminel présumé de sévir à nouveau.
Le scooter retrouvé
Hier, les dernières pièces du puzzle ont enfin pu être assemblées. Pendant la phase de négociations et sur les indications du suspect, «un scooter T-Max a été retrouvé avec les deux casques foncé et blanc utilisés sur les différentes scènes de crime», a indiqué le procureur de Paris. Il s’agirait de l’engin utilisé lors des tueries, sans doute «maquillé» en blanc avant le dernier drame du collège de Ozar-Hatorah. Dans la journée, l’homme avait également accepté de jeter l’une de ses armes par la fenêtre, un Colt 45 de calibre 11,43 mm. Soit exactement le type d’arme dont le tueur s’est servi à trois reprises. •