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Suicide à La Poste: une lettre de désespoir parle d'"anxiété professionnelle"

Un cadre de La Poste de 28 ans s'est tué mercredi midi en sautant du dernier étage de La Poste République à Rennes, en plein centre-ville et devant des dizaines de personnes, a appris sur place un correspondant de l'AFP.[AFP/Archives]

Jérémy Buan, le jeune cadre supérieur qui s'est jeté mercredi du dernier étage de la Poste centrale de Rennes, a laissé une lettre de désespoir où il dit son "anxiété professionnelle" et son incapacité à vivre dans un "tel contexte opprimant", a déclaré sa compagne vendredi.

"Mon travail ne semble pas apprécié, je suis mis en cause dans mes activités (...) cela a engendré un manque de confiance terrible avec une anxiété permanente. Je préfère ne pas vivre dans un tel contexte opprimant", écrit-il dans cette lettre datée du jour de son suicide.

"J'ai tout pour être heureux, une femme aimante, une fille adorable... mais toute cette anxiété professionnelle a pris le pas sur ma vie privée", poursuit-il dans le texte d'une quarantaine de lignes qu'il a laissé chez lui.

Parfois au bord des larmes, Elodie Briand, sa compagne, a tenu à rencontrer la presse pour lire des extraits de cette lettre et ainsi contredire les responsables de la Poste qui parlent de "geste incompréhensible".

"Je fais cette démarche pour que ça ne reproduise plus, parce que d'autres ont été mis au placard comme lui", a-t-elle dit dans les locaux de la CFDT à Rennes.

Son compagnon, âgé de 28 ans, a connu une ascension professionnelle très rapide: "il avait beaucoup d'ambition, il voulait réussir" mais "sa hiérarchie l'enfonçait et le rabaissait en permanence" et "il se sentait bon à rien", a-t-elle affirmé.

Simple facteur, il avait été promu cadre supérieur après un concours interne en 2010. Il avait ensuite été muté dans différents centres dans le département voisin des Côtes d'Armor, avant de revenir à Rennes, quelques semaines après la naissance de sa fille et d'être affecté à un poste "inférieur à son grade", selon la CFDT.

Trois enquêtes ont été ouvertes par la police, l'inspection du travail et le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de La Poste de Rennes après ce suicide survenu mercredi midi, sur une place très fréquentée du centre-ville.

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