Le pédopsychiatre Marcel Rufo, se penche pour Direct Matin sur la manière d'aborder avec ses enfants les jeux dangereux, pratiqués dans les cours d'écoles.
La députée Cécile Dumoulin prône une Journée nationale de lutte contre les jeux dangereux dans les écoles (jeu du foulard, de la tomate). Approuvez-vous ?
On peut mettre en place une jour - née de mobilisation contre les conduites à risque à l’école, donner la parole aux enfants. Mais il faut demander l’avis des parents. De plus, trop en parler peut avoir un effet pervers, inciter les plus vulnérables à reproduire ce qu’ils voient.
Comment réagir face à un enfant s’il pratique ce genre de jeu ?
L’important n’est pas tant le comment que le pourquoi. Il faut comprendre le passage à l’acte de son enfant, savoir le sens qu’il lui donne. Pourquoi joue-t-il au «foulard» ? Est-ce une manifestation de sa fragilité, une manière de s’affirmer auprès de ses camarades ? Les enfants eux-mêmes sont les ambassadeurs de la prévention des risques.
Ce que l’enfant recherche dans un tel jeu peut-il être trouvé ailleurs ?
Oui, surtout dans les sports de combat ou de contact. Si je pouvais, je développerais notamment le rugby à l’échelon national. Au judo, par exemple, les petits conceptualisent leurs étranglements, en arrêtant leurs gestes quand l’adversaire le demande. Il se trouve ainsi dans la règle, et non dans l’isolement.