«Dur», «Injuste» : Karim Benzema ne digère pas de ne plus être appelé en Bleu depuis octobre 2015.
Et aujourd'hui, l'attaquant mis en examen dans la fameuse affaire de la sextape, veut une «discussion» et des «explications» avec le sélectionneur Didier Deschamps.
Le technicien national se serait sans doute bien passé de cet entretien du joueur du Real Madrid accordé à RMC jeudi soir et qui va faire du bruit. La conférence de presse de Deschamps vendredi avant un Luxembourg-France en qualifications du Mondial 2018 risque de tourner autour d'un joueur célèbre absent de la liste...
«Je veux continuer»
«Pour l'instant, je n'ai pas mis un terme à ma carrière internationale, je veux continuer, je suis jeune (29 ans, ndlr), j'ai des ambitions», a tenu à préciser l'attaquant aux quatre-vingt-une sélections. La dernière remonte au 8 octobre 2015. Sa mise en examen dans la fameuse affaire du chantage présumé à la sextape visant Mathieu Valbuena lui a déjà coûté l'Euro2016, dont il avait été écarté par la FFF au nom de l'exemplarité. Depuis, Deschamps martèle publiquement ne pas convoquer Benzema, «pour le bien de l'équipe de France».
Et Noël Le Graët, président de la «3F», a beau répéter devant la presse que Benzema «reviendra un jour» en équipe de France «s'il continue à bien jouer», le joueur ne supporte plus la situation. «C'est dur (de ne pas être sélectionné) quand on joue dans un grand club. Moi j'aime le foot, les gros matches. L'équipe nationale, c'est des matchs de très haut niveau», a exposé KB9, interrogé par l'ancien attaquant international Christophe Dugarry, devenu consultant sur RMC.
«Je trouve ça injuste parce que je n'ai pas d'explication»
Karim Benzema
«Ça fait un an et demi que je ne suis pas en équipe de France, je le vis mal, je trouve ça injuste parce que je n'ai pas d'explication», s'est encore lamenté l'ancien joueur de l'OL, qui s'exprimait depuis le restaurant madrilène tenu par un ancien défenseur des Bleus, Julien Escudé.
«Si on parle d'extra-sportif, l'histoire avec Mathieu (Valbuena), je ne suis pas coupable. J'ai payé. Je pense que ça va», a-t-il insisté.
«Ce que j'aimerais, c'est avoir une discussion avec le sélectionneur, savoir si c'est pour ça (sa mise en examen, NDLR) ou autre chose (qu'il n'est pas convoqué en Bleu), a-t-il encore pointé. La dernière fois que je l'ai eu au téléphone (le sélectionneur), c'était bien avant l'Euro, avant la demi-finale ou finale de Ligue des champions, je ne sais plus (remportée avec le Real)». «Il m'a dit qu'il ne me sélectionnerait pas. Je n'avais pas besoin de plus d'explications à ce moment. Aujourd'hui, avec du recul, j'aimerais bien qu'il m'explique pourquoi cela dure, je me pose cette question tous les jours», a encore confié le partenaire de Cristiano Ronaldo au Real.
Benzema est également revenu jeudi sur sa fameuse déclaration du printemps 2016 accusant Deschamps d'avoir «cédé à la pression d'une partie raciste de la France» pour justifier sa non sélection à l'Euro. «Je ne peux pas regretter ces mots là parce que c'est vrai, en fait, a-t-il lâché jeudi. C'est évident. Maintenant si le sélectionneur a mal lu ou mal compris... mais je ne pense pas, il parle espagnol». «Mais en aucun cas je n'ai pensé que Deschamps est raciste, ni que Le Graët est raciste. Je ne l'ai jamais pensé une seconde. Mais cette histoire est floue. J'aimerais qu'on s'appelle qu'on s'explique. Ca peut le toucher (Deschamps), mais moi j'ai jamais dit qu'il est raciste», a-t-il assuré.
Objectif : mondial 2018
«On fait des sondages (où les Français disent ne pas vouloir le revoir chez les Bleus, ndlr). Je ne sais pas s'ils sont vrais. Récemment, à Paris j'ai croisé des personnes de toutes les races (sic) et la seule chose qu'elles veulent c'est que je revienne en équipe de France», a-t-il encore assuré. Et la Coupe du monde 2018 en Russie ? «C'est un objectif, un rêve. Le temps passe vite», a-t-il conclu.