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L'Olympique lyonnais a désormais 20% de sang chinois

Le président de l'OL Jean-Michel Aulas en conférence de presse après la signature du partenariat avec les Chinois de IDG Capital, le 13 décembre 2016 à Pékin [Greg Baker / AFP] Le président de l'OL Jean-Michel Aulas en conférence de presse après la signature du partenariat avec les Chinois de IDG Capital, le 13 décembre 2016 à Pékin [Greg Baker / AFP]

L'Olympique lyonnais (OL) est désormais à 20% chinois. L'accord a été officialisé mardi à Pékin. Le club français accède ainsi à un marché potentiellement lucratif, à l'heure où la Chine développe le football à marche forcée.

«Nimen hao!» («Bonjour à tous!»), a lancé en mandarin le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, lors d'une conférence de presse dans un hôtel de luxe de la capitale chinoise, en présence de dizaines de journalistes locaux. «Nous avons signé un partenariat économique mais aussi et surtout de développement en Chine d'un football qui sera, j'en suis convaincu, le premier au monde très bientôt», a assuré M. Aulas devant un écran géant vantant les exploits des ex-gloires du club Juninho et Sonny Anderson.

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IDG Capital acquiert 20% d'OL Groupe, l'entité cotée du club français, moyennant 100 millions d'euros. Pour l'OL, qui a lourdement investi (450 millions d'euros) pour construire son nouveau stade dans la banlieue de Lyon, l'argent récolté va lui permettre de se désendetter. Le fonds IDG possède des intérêts diversifiés (santé, médias, culture, tourisme) et a notamment investi dans le géant Baidu (le «Google chinois»). Il est présent dans le sport depuis 16 ans avec des investissements dans les droits de diffusion, les services et le conseil en événements. Malgré l'arrivée d'IDG, M. Aulas devrait garder fermement le contrôle du club, aux côtés de son partenaire Pathé.

«Pas en un soir»

Le président de l'OL Jean-Michel Aulas (2d) après la signature du partenariat avec les Chinois de IDG Capital, le 13 décembre 2016 à Pékin [Greg Baker / AFP]
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Le président de l'OL Jean-Michel Aulas (2d) après la signature du partenariat avec les Chinois de IDG Capital, le 13 décembre 2016 à Pékin

 

En vertu de l'accord, une co-entreprise détenue par l'OL Groupe (45%) et IDG (55%) est désormais chargée en Chine d'y développer la «marque» OL, faire du conseil ou encore de promouvoir le tourisme sportif. Mais surtout de créer des écoles de football basées sur le «savoir-faire» de l'OL, qui enverra des formateurs en Chine. «Ce seront des gens qui seront à plein temps pour l'académie en question. On parle de projets avec trois-quatre entraîneurs pendant plusieurs années», précise Jean-Michel Aulas.

La Chine, sous l'impulsion du président Xi Jinping, grand amateur de ballon rond, prévoit la création en quatre ans de 20.000 écoles de ce type, et espère se hisser «au top du football mondial d'ici 2050». La Chine pointe actuellement à la 83e place du classement Fifa. «Pourquoi, lorsqu'on est l'une des principales puissances mondiales, on n'est pas parmi les premières en football ? C'est une anomalie que la Chine va combler et on va y contribuer», souligne M. Aulas, qui dit avoir rencontré personnellement le président chinois y a deux ans à Lyon. «C'est un passionné et un connaisseur», assure-t-il.

Du côté d'IDG, cette expertise footballistique de l'OL a été déterminante: «Notre but, c'est d'apporter en Chine toute l'expérience, les connaissances et les compétences accumulées depuis 30 ans» par l'Olympique lyonnais, souligne Li Jianguang, un des dirigeants du fonds chinois. «Mais cela ne se fera pas en un soir. Ni même en un an ou deux. Ce qu'on achète, c'est l'occasion d'être associés sur le long terme au développement du club.»

Un Chinois à l'OL ?

Le Chinois Li Jianguang (4g), un des dirigeants de IDG Capital lors de la cérémonie après la signature du partenariat avec l'OL, le 13 décembre 2016 à Pékin [Greg Baker / AFP]
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Le Chinois Li Jianguang (4g), un des dirigeants de IDG Capital lors de la cérémonie après la signature du partenariat avec l'OL, le 13 décembre 2016 à Pékin

 

M. Li sera l'une des deux personnalités chinoises à siéger au conseil d'administration d'OL Groupe, a assuré Jean-Michel Aulas. L'assemblée générale du club français jeudi 15 décembre devrait entériner ce choix. «Deux choses m'ont impressionné lors de ma visite de l'OL: l'amour que M. Aulas porte à son club et l'enthousiasme débordant des supporteurs, que je n'ai retrouvé nulle part ailleurs», assure Li Jianguang.

L'accord OL-IDG illustre l'appétit grandissant des investisseurs venus de Chine pour le football européen. Plusieurs clubs du Vieux Continent sont ainsi passés sous pavillon chinois récemment : en France (Sochaux, Auxerre), en Espagne (Espanyol Barcelone), en Italie (Inter Milan) et en Angleterre (West Bromwich Albion, Aston Villa). Verra-t-on pour autant un footballeur chinois enfiler le maillot lyonnais prochainement? Oui, à en croire Jean-Michel Aulas: «On a ciblé un ou deux joueurs» pour le prochain marché estival des transferts, assure-t-il. «Il y en aura au moins un, c'est sûr.»

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