De nouveaux incidents ont éclaté samedi sur le Vieux-Port de Marseille où étaient rassemblés plusieurs centaines de supporters avant le match Angleterre-Russie de l'Euro 2016. Des violences qui se sont poursuivies dans les tribunes du stade Vélodrome après la rencontre. Quatre personnes sont dans un état grave et trois policiers ont été blessés.
Bouteilles qui volent, supporters ensanglantés frappés au sol, chaises de restaurants utilisées comme projectiles, les affrontements qui se sont déroulés ce samedi à Marseille ressemblaient à une scène de guerre. «La police est intervenue sur une rixe qui opposait des supporters anglais, russes et français dans le secteur du Vieux-Port», a déclaré le préfet de police Laurent Nunez. Vendredi soir, des heurts similaires ont eu lieu au même endroit, rassemblant des centaines de supporters en majorité anglais, dont certains ont affronté les forces de l'ordre.
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Ce samedi, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et les supporteurs sont partis en courant dans les rues avoisinantes, certains continuant à se battre entre eux, en s'arrachant leur T-shirt et en brisant des bouteilles de bière. La plupart avaient une bouteille à la main, certains des packs entiers. Plusieurs personnes sont blessées, comme l'ont montré des vidéos postées sur Twitter par des riverains.
Un supporteur anglais entre la vie et la mort
Le quotidien local La Provence a annoncé qu'un supporter britannique se trouve actuellement entre la vie et la mort, après avoir été roué de coups par des supporters russes. Une information confirmée par le préfet de police qui a également déclaré que six interpellations avaient eu lieu et qu'une dizaine de personnes étaient blessées. L'UEFA a pour sa part condamné ces violences «de gens qui n'ont rien à faire dans le football». Bernard Cazeneuve également.
From high spirits to this - again #Marseille can't say what triggered it but v nasty pic.twitter.com/cWuIi7iWMZ
— emma murphy (@emmamurphyitv) 11 juin 2016
Retour au calme précaire vers 18 heures
Jusqu'à 16 heures, le calme régnait sur le Vieux-Port avant cette brusque poussée de violences. Plusieurs bagarres entre supporters de diverses nationalités ont éclaté, provoquant l'intervention des forces de l'ordre, aussitôt prises à partie par les supporters, a dit le préfet. «On occupe le terrain et on empêche les rixes. Nous intervenons sytématiquement quand il y a des rixes pour les disperser», a-t-il ajouté.
— La Provence à l'Euro (@LaProvenceEuro) 11 juin 2016
Sur les réseaux sociaux, les internautes assurent que des camions de CRS sont mobilisés pour ramener le calme dans les rues marseillaises. La rixe la plus sévère a opposé quelque 500 supporters - 300 d'un côté et 200 de l'autre - dans une rue perpendicualire au Vieux-port.
— Clément Chaillou (@ClementChaillou) 11 juin 2016
Vers 18 heures, à trois heures du début du match, un calme précaire regagnait à nouveau le quartier. Mais à 20 heures, les affrontements ont repris, ce coup-ci sur le Prado, aux abords du Vélodrome. Les forces de l'ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes et utilisé un canon à eau pour disperser les supporters russes et anglais, dont certains se battaient ou lançaient des bouteilles sur le rond-point du Prado, aux abords du stade. L'ordre a été rétabli rapidement.
Nouveaux affrontements en tribunes
Mais à l'issue de la rencontre, qui s'est soldée sur un match nul (1-1) il y a eu quelques empoignades, quelques projectiles lancés et des bousculades dans les travées au moment où les joueurs sortaient du terrain après le coup de sifflet final. Quelques coups de sang mais rien de comparable aux incidents qui ont eu lieu plus tôt dans l'après-midi sur le Vieux-Port.
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Un peu plus tôt, le commissaire Antoine Boutonnet, chargé de la lutte contre les hooligans en France, a assuré à l'AFP qu' «il n'y a pas de constat d'échec» au sujet des incidents survenus à Marseille en marge d'Angleterre-Russie. Le chef de la Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) a évoqué «un problème de suralcoolisation qui entraîne in fine un phénomène de violences». Le commissaire Boutonnet a également cité un «mouvement important de 300 Russes venus vers les supporters anglais» débouchant sur une «rixe». En tout, ce sont 35 blessés, dont 4 grave, qui ont été pris en charge dans les hôpitaux de Marseille et de sa région. Trois policiers ont été blessés