La justice a levé vendredi le contrôle judiciaire de Karim Benzema, ouvrant ainsi la voie à son retour en équipe de France dans la perspective de l'Euro 2016.
Karim Benzema est toujours mis en examen dans l'affaire du chantage à la sextape contre Mathieu Valbuena. Mais cette levée permettra aux deux joueurs d'évoluer ensemble à l'Euro 2016 qui commence dans trois mois. Karim Benzema et Mathieu Valbuena sont considérés comme des cadres de la sélection de Didier Deschamps. La balle est désormais le camp de la FFF, qui a toujours conditionné le retour chez les Bleus de la star du Real Madrid à une "évolution de sa situation judiciaire".
Mathieu Valbuena, partie civile, ainsi que l'accusation, se sont successivement ralliés à la demande de levée du contrôle, après plusieurs péripéties procédurales parfois déroutantes. Mi-février, à la surprise générale, la juge d'instruction en charge du dossier, Nathalie Boutard, avait levé ce contrôle, de sa propre initiative, contre l'avis du parquet.
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Celui-ci avait alors immédiatement interjeté appel devant la chambre de l'instruction... avant de faire volte-face et de réclamer à son tour, à l'audience du 4 mars, que les deux joueurs puissent à nouveau se côtoyer.
Correctionnelle ou non-lieu
Au cœur de l'affaire, une vidéo intime de Valbuena récupérée par trois hommes, plus ou moins familiers des footballeurs, et qu'ils sont soupçonnés d'avoir utilisée pour tenter d'extorquer de l'argent au joueur de l'Olympique lyonnais. Benzema avait été approché par un ami d'enfance, Karim Zenati, autre membre présumé de l'entreprise de chantage, qui lui avait demandé de convaincre Valbuena de payer.
L'attaquant madrilène, originaire de la région lyonnaise, avait parlé de l'enregistrement à Valbuena le 6 octobre au centre d'entraînement des Bleus à Clairefontaine, en région parisienne, selon lui de manière amicale, de manière pressante et menaçante selon l'accusation.
Il avait été mis en examen le 5 novembre pour "complicité de tentative de chantage" et "participation à une association de malfaiteurs", infractions passibles de cinq ans d'emprisonnement, avec interdiction d'entrer en contact avec la victimes et les autres suspects.
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Ces rebondissements procéduraux passés, la juge pourrait rapidement clore l'instruction et renvoyer les suspects devant le tribunal correctionnel si elle estime les charges suffisantes ou, dans le cas contraire, prononcer un non-lieu. La tenue d'un éventuel procès avant l'Euro-2016 semble toutefois illusoire, en raison de délais de procédure incompressibles.
Les magistrats de Versailles ont par ailleurs jugé recevable la constitution de partie civile de la Fédération française de football (FFF), qui s'estime victime dans cette affaire et entend accéder au dossier. Une première fois, sa requête a été repoussée.