Le Ballon d’or, c’est un peu comme un divorce avec une garde alternée. Un coup c’est chez papa, un coup c’est chez maman. Depuis huit ans maintenant, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo se partagent le trophée.
Le Portugais a récupéré en premier le «bébé» en 2008, avant que l’Argentin ne se l’approprie pendant les quatre années suivantes. Et avec sa nouvelle consécration, lundi, Lionel Messi mène désormais 5 à 3 contre la star du Real Madrid, qui avait remporté les deux derniers. Alors forcément, de plus en plus de personnes commencent sérieusement à se lasser de cette domination et se plaignent de l’absence de nouveauté.
On dit que cette nouvelle formule du Ballon d’or n’est faite que pour les attaquants. C’est vrai. Qu’Andrès Iniesta aurait dû être récompensé en 2010. C’est également vrai. Que Franck Ribéry avait été lésé avec sa troisième place en 2013. Ce n’est pas faux. Que Neymar méritait mieux que de figurer à la troisième place cette année, si loin de Messi et Ronaldo. C’est vrai aussi. Mais on oublie quand même quelque chose d’essentiel : Lionel Messi et Cristiano Ronaldo sont deux extraterrestres du jeu. Leur constance au plus haut niveau, leur boulimie de buts, leurs trophées en font deux joueurs qui figureront dans l’équipe type de tous les temps. Et pendant des décennies encore.
Après, ceux qui disent que Lionel Messi brille uniquement parce qu’il joue à Barcelone trouvent un argument bien pauvre. Parce que le prodige argentin est la constante de plusieurs équipes – celle de Ronaldinho, puis Samuel Eto’o et Thierry Henry –, puis il forme aujourd’hui dans le club catalan la meilleure attaque du monde avec Luis Suarez (bien trop loin au classement de ce Ballon d’or) et ce Neymar qui n’a pas fini de nous régaler. Et qui est promis lui aussi un jour à remporter ce fameux Ballon d’or. Alors, même si ce trophée individuel a pris une importance démesurée, et qu’au fond, il ne me passionne guère, voir Lionel Messi et Cristiano Ronaldo au sommet ne me gêne pas. Parce qu’ils le méritent. Tout simplement.