Pierre Ménès est une figure du paysage footballistique français. Ancien reporter à L’Equipe, cette intarissable grande gueule officie aujourd’hui en qualité d’expert pour le Canal football club. Chaque vendredi, il tient sa chronique dans les colonnes de Direct Matin.
Il faut croire qu’il n’y a pas qu’en France que les joueurs sont visés pour tout et n’importe quoi. Cristiano Ronaldo pourrait en effet être sanctionné et écoper de matchs de suspension pour la manière dont il a célébré son but lors du Clasico au Camp Nou, dimanche dernier, face au FC Barcelone (1-2). En inscrivant le but égalisateur pour le Real Madrid, sur une merveille de passe de Karim Benzema, l’attaquant portugais a semblé indiquer aux fans catalans qu’il fallait se calmer d’un geste du bras.
Rien de choquant, ni de nouveau. Assimilée à une provocation, cette célébration n’a pas été du goût des dirigeants du football espagnol. «Nous devons être prudents avec les gestes de provocation émis par un joueur quand il marque un but ou avec toute autre provocation ou manière pouvant inciter à la violence parmi les spectateurs», a déclaré Javier Tebas, le président de la LFP espagnole, avant de poursuivre : «Cela doit être sanctionné, et cela peut aller d’une amende jusqu’à une suspension. Nous allons nous pencher sur la question.» Et là, on croit rêver. Parce que le geste de Ronaldo n’avait rien de choquant, ni même de nouveau. Et puis, il faut savoir ce qu’on veut. Un football passionné et passionnant ou des robots sans aucunes émotions.
Après la génération Jimmy Connors et John McEnroe, le tennis a voulu mettre un coup de vis au comportement des joueurs. On a donc commencé à voir des plats de nouilles sur les courts et ce sport, au top dans les années 1980, a commencé à reculer avant d’être sauvé par Andre Agassi, Pete Sampras, puis Roger Federer et Rafael Nadal.
A surveiller et sanctionner les joueurs à tort et à travers, comme c’est malheureusement de plus en plus le cas, les autorités du football ne veulent pas voir où sont les vrais problèmes. A commencer par les fights entre groupes de «supporters» qui sont hélas bien trop nombreux en France. En attendant, foutons la paix à Cristiano Ronaldo. Lui ne fait du bien qu’au jeu.