Ballon d'or 2013 puis vainqueur samedi de la Ligue des champions, Cristiano Ronaldo arrive au Mondial-2014 couvert de gloire, déterminé à écrire un nouveau chapitre de la légende du gamin de Madère parti à la conquête de la planète foot.
Au bord de la trentaine, le capitaine de l'équipe du Portugal aura au Brésil l'une des dernières occasions de remporter un titre majeur avec son pays, et d'oublier les larmes versées lors de la finale de l'Euro-2004 perdue à Lisbonne face à la Grèce.
Cinq ans après son transfert au Real Madrid pour 94 millions d'euros, montant qui lui a valu à l'époque le statut de joueur le plus cher de l'histoire, la saison écoulée aura couronné à jamais une vedette planétaire, raillée pour son image de prince du "bling-bling" mais capable d'enchaîner les exploits purement sportifs.
"Je n'aurais pas pu rêver d'une saison comme ça, c'est une année inoubliable", s'est réjoui "CR7" après la finale de samedi, dans ce même Stade da Luz qui l'avait vu pleurer il y a dix ans.
En 2008, un premier Ballon d'or et un premier titre en Ligue des champions avaient déjà récompensé l'explosion d'un footballeur d'exception, doté d'une technique, d'une vitesse et d'une puissance inouïes.
Débauché cinq ans plus tôt au Sporting Portugal par Alex Ferguson pour 17 millions d'euros, Ronaldo achevait alors de faire sa mue à Manchester United. Tout en apprenant à jouer plus collectif, cet attaquant surdoué rejoignait George Best et Eric Cantona parmi les géants ayant porté le "7" des Red Devils.
Moisson de records
En plus de son deuxième Ballon d'or et de son deuxième sacre en Ligue des champions, Cristiano Ronaldo dos Santos Aveiro vient d'engranger une moisson de records.
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Ses 31 buts en championnat lui ont assuré son deuxième titre de "pichichi" de la Liga espagnole et son troisième Soulier d'Or européen, cette année ex aequo avec l'Uruguayen de Liverpool Luis Suarez.
Surtout, la superstar des Merengue est entrée au panthéon de la Ligue des champions en signant 17 buts en une seule édition, dont un en finale sur penalty, et balayant ainsi le record de 14 réalisations co-détenu par son éternel rival du FC Barcelone Lionel Messi et José Altafini "Mazzola", icône de l'AC Milan des années 1960.
Cet ailier toujours prêt à fondre sur le but, habile des deux pieds comme de la tête, a également dépassé la marque de Pauleta pour devenir le meilleur buteur de tous les temps de l'équipe du Portugal, avec 49 buts en 110 sélections.
Longtemps l'homme des rendez-vous manqués dès qu'il enfilait le maillot rouge grenat, le N.7 de la Selecçao s'est enfin montré à la hauteur des attentes, portant son équipe à bout de bras jusqu'en demi-finale de l'Euro-2012.
Plus récemment, Ronaldo a terrassé à lui tout seul la Suède de Zlatan Ibrahimovic avec quatre buts dont un fantastique triplé en barrages du Mondial-2014.
'Commandant'
Celui qui était dans sa jeunesse surnommé "Abelhinha", une petite abeille fragile, est devenu le "commandant sur le terrain de jeu", mimé grossièrement par le président de la Fifa Sepp Blatter.
Malgré son allure de beau gosse au regard conquérant, "CR7" est l'objet de moqueries depuis qu'il a quitté son île natale et sa famille modeste à l'âge de 12 ans pour rejoindre les écoles du Sporting, où son fort accent de Madère faisait rire ses camarades.
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Piqué dans son orgueil, le gamin des quartiers pauvres surplombant la baie de Funchal serrait les dents et devenait le bourreau de travail à l'hygiène de vie impeccable que vantent ses coéquipiers et ses entraîneurs.
Estimant avoir mérité son succès, ce dieu du stade aux cheveux gominés et aux muscles saillants affiche aujourd'hui sans complexe un train de vie fastueux mené aux côtés de sa compagne, la modèle russe Irina Shayk. Business oblige, le tout est assorti d'une ligne de sous-vêtements à son enseigne et d'un musée à sa gloire à Madère.
Après avoir choqué une Espagne plongée dans la crise en se disant "triste" de son sort au Real, il s'est vu offrir un nouveau contrat valable jusqu'en 2018 et un salaire annuel estimé à 21 millions d'euros. De quoi satisfaire un immense égo.