Selon un décret paru au Journal officiel ce jeudi 30 juin, il ne sera bientôt plus possible d'utiliser les appellations «steak», «lardon» ou encore «saucisse» pour désigner des produits végétaux.
La fin du «steak végétal» ou des «lardons végans». Les produits à base de protéines végétales ne pourront bientôt plus être appelés «steak», «lardon» ou encore «saucisse», selon un décret paru au Journal officiel jeudi 30 juin.
Une annonce qui réjouit la fillière animale, et qui d'ailleurs va même plus loin que la législation européenne sur la dénomination des alternatives végétales aux protéines carnées.
Le décret doit entrer en vigueur le 1er octobre 2022.
Aller jusqu'à Bruxelles
Le texte était attendu «depuis plusieurs années» et constitue «une étape essentielle en faveur de la transparence de l'information au consommateur ainsi que de la préservation de nos produits et savoir-faire», s'est félicité Jean-François Guihard, président d'Interbev, l'association interprofessionnelle du bétail et des viandes.
De la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) aux professionnels de la volaille, tous les grands syndicats des filières animales saluent ce texte, mais demandent au gouvernement de «porter le dossier à Bruxelles afin d'élargir le périmètre d'application à tous les produits, quelle que soit leur origine», selon un communiqué commun.
A contre-courant des enjeux actuels
Le décret publié précise en effet que les produits «légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l'Union européenne ou en Turquie, ou légalement fabriqués dans un autre État partie à l'accord sur l'Espace économique européen, ne sont pas soumis aux exigences du présent décret».
A l'inverse, l'Observatoire national de l'alimentation végétale (Onav) regrette que ce décret «place la France dans une position conservatrice, à contre-courant des enjeux actuels et de la politique européenne sur ces questions».
En effet, au sein de l'Union européenne, la dénomination des produits végétaux par des termes traditionnellement réservés à la viande animale est autorisée, à l'exception des produits à base de lait animal. Par exemple il n'est pas possible d'utiliser le mot «yaourt» ou «fromage» pour un simili végétal.