Radis et concombre en entrée, poisson blanc et lentilles pour le plat, kiwi et un carré de chocolat noir au dessert : c'est le menu gagnant pour combattre la somnolence au volant, première cause de mortalité sur autoroute, selon une étude publiée le 9 juillet.
Pour arriver à cette conclusion, un total de 70 conducteurs, âgés de 23 à 70 ans, ont consommé ce «repas optimisé» avant de s'installer dans un simulateur de conduite où leurs comportements ont été observés grâce à un capteur optique infrarouge mesurant les signes de fatigue. «Le repas optimisé permet de conserver un état de vigilance identique» à une conduite à jeun, «avec même une amélioration du temps de freinage après le repas», conclut l'étude commandée par l'association Assurance prévention.
Concombres, radis, endives ou tomates permettent, grâce à leur forte teneur en eau, une hydratation progressive. Le poisson blanc, l'omelette au blanc d'œuf ou le blanc de poulet mobilisent moins d'énergie qu'une viande rouge pour être digérés et ont un index glycémique, indice de classement des aliments basés sur leurs effets sur le taux de sucre dans le sang, très bas ce qui évite l'effet «montagnes russes, coup de forme, coup de pompe», souligne l'un des auteurs de l'étude, le cardiologue et nutritionniste Frédéric Saldmann.
En dessert, le kiwi ou un carré de chocolat noir 90 % sont préconisés car l'acidité pour l'un et l'amertume pour l'autre semblent être des «vecteurs de vigilence», mais des recherches supplémentaires sont nécessaires «pour étudier ces facteurs de façon isolée», notent les auteurs. La stricte observation de ce régime alimentaire ne dispense pas les conducteurs, qui seront encore nombreux à prendre la route des vacances ce week-end de respecter les autres mesures de prudence.
des aliments qui evitent le pic de somnolence
Selon une précédente recherche des deux auteurs, la courbe de somnolence grimpait en moyenne 30 minutes après la consommation d'un repas hyper-calorique ou classique (500 kcal). Lors de cette expérimentation, ils ont constaté une «inversion de la courbe» lors de cette phase traditionnellement critique où l'on observe le pic des accidents liés à la somnolence, de 13 h à 15 h en journée et de 2 h à 5 h la nuit. «Un repas normal, c'est 500 calories, mais cela ne veut rien dire. Ce qui compte, c'est ce que l'on met dans ces 500», explique à l'AFP le docteur Saldmann.
Néanmoins, même si ce «repas optimisé» favorise la vigilance au volant, «la somnolence joue sur plusieurs paramètres, pas seulement ce qu'on mange. Il ne faut pas boire d'alcool, éviter les médicaments qui endorment et surtout se reposer» toutes les deux heures, insiste le cardiologue et nutritionniste.