Son nom est basé sur un paradoxe. Le kebab, qui signifie «viande grillée» en turc, est aussi appelé «grec» alors que son origine n’a rien d’hellénique.
Il a en effet été inventé par Mehmet Aygün, immigré turc à Berlin, au début des années 1970. La confusion est née peu de temps après, quand la recette a franchi le Rhin. Le kebab, un sandwich à base de viande grillée à la broche – processus de cuisson né en Turquie au XVe siècle – était alors proposé à Paris par les restaurateurs d’origine grecque, implantés notamment dans le Quartier latin.
Les consommateurs ont alors rapidement nommé ce nouveau produit «sandwich grec». Cette erreur d’appellation s’est ensuite répandue dans le reste du pays, même si l’on utilise plus volontiers le mot «kebab» dans le sud de la France, et «döner» dans le Nord. Mais un peu comme le «pain au chocolat» et la «chocolatine», il y a toujours une guerre, notamment sur les réseaux sociaux, concernant cette appelation.
A noter, qu'à titre d'exemple, au Moyen-Orient et dans les pays du Maghreb, on ne dit pas «grec», ni «kebab» mais «chawarma». D'ailleurs, pour la petite histoire, en Grèce, on parle de pita («pain»), de kebap ou de gyros («tournant»).